Le Premier ministre Nagib Mikati a assuré samedi matin que " le Liban qui a été et demeure une partie du monde arabe, traverse une crise sans précédent à tous les niveaux ". Une crise que " notre gouvernement essaie de régler par tous les moyens disponibles en comptant sur le soutien des frères arabes et des amis du Liban dans le monde ", a-t-il ajouté dans le discours qu’il a prononcé au Grand Sérail lors de la cérémonie de remise du " Prix arabe de la meilleure thèse de doctorat en sciences juridiques et judiciaires dans le monde arabe ". " Il ne serait pas équitable de surcharger notre pays au-delà de son énergie, et nous attendons de nos frères arabes qu’ils comprennent bien notre situation, qu’ils se tiennent à nos côtés afin d’épargner au Liban des dangers et nous aident à porter le fardeau qui excède nos capacités ", a-t-il ajouté, devant une délégation de la Ligue arabe.

Et Nagib Mikati de mettre en avant la politique de distanciation. " Nous avons pris conscience dès le départ de notre incapacité à nous positionner dans une tranchée par-ci, une ligne de démarcation par-là. Nous avons donc adopté la politique de distanciation à l’égard de tout conflit arabe, et nous tenons à la mettre en œuvre ", a-t-il précisé. " Le perdant dans tout conflit ou différend est notre monde arabe qui a toujours cherché l’unité, mais qui voit certaines de ses composantes se recroqueviller en entités à l’intérieur des entités existantes ", a-t-il conclu.

La cérémonie a été l’occasion pour le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, de s’attarder pour sa part sur la crise pédagogique dans le monde arabe, notamment " la baisse de la qualité de l’éducation et de la recherche au sein des universités et des instituts ". " Prendre conscience de ce retard doit conduire à accroître le budget alloué à la recherche scientifique ", a-t-il fait remarquer, sans manquer de saluer, enfin, " le phare de l’éducation " que demeure Beyrouth.

Khoury : " Rappeler la place de Beyrouth "

Ont également pris part à la cérémonie le ministre algérien de la Justice, Abdel Rachid Tobi, président la 37ème session du Conseil des ministres arabes de la Justice, et son homologue palestinien Mohammad Chalalida, aux côtés de leur homologue libanais, Henri Khoury et du ministre de l’Education Abbas Halabi, ainsi que plusieurs responsables des corps judiciaires, militaires, diplomatiques, syndicaux et d’autres personnalités.

Le ministre Khoury a indiqué que la cérémonie est " l’occasion de rappeler la place, le rôle et le message qu’incarne Beyrouth dans la sphère de la connaissance, du droit et de la justice ".

Il s’est dit fier de la coopération du gouvernement avec le Centre arabe de la recherche dans les domaines du droit et de la justice, affilié au Conseil des ministres arabes de la justice, et qui a eu l’idée de lancer le prix en question.

Najjar : " Enrichir les bibliothèques du monde arabe "

Prenant la parole au nom du jury, l’ancien ministre de la Justice, Ibrahim Najjar a salué " le rôle du Premier ministre en tant que parrain de cette rencontre ", dont il a souhaité la récurrence. Il a souhaité la bienvenue aux représentants de la Ligue arabe " chez eux, au Liban, un pays ayant un registre authentique " de contributions à l’évolution du droit dans le monde arabe et " la préservation de notre culture juridique ". " Seule la loi prime sur le reste et la constitution prime sur toutes les lois, c’est pourquoi ce prix est voué à encourager la science, les scientifiques et à enrichir les bibliothèques du monde arabe ", a-t-il dit.

Et de souligner qu’il n’a " pas été aisé de sélectionner la meilleure thèse parmi des centaines qui nous sont parvenues de toute la région arabe, traitant de sujets divers, et cette diversité se voulant la preuve d’une ouverture à toutes les cultures et d’une capacité d’adaptation à l’évolution du monde ".

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