Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a critiqué sans les nommer les parties libanaises qui défendent les positions des pays arabes par rapport au Liban et préconisent une mise en œuvre de l’initiative koweïtienne pour un rétablissement de relations normales entre Beyrouth et les monarchies du Golfe. Il les a accusées de "chercher à ramener le Liban à l’ère israélienne en proposant à la présidence de la République celui qui a suivi l’invasion israélienne de 1982", dans ce qui semble être une attaque directe aux Forces libanaises, un des partis de l’opposition les plus farouches à l’encontre du Hezbollah.

"Le monde cherche à établir un contact avec la Résistance alors qu’une partie au Liban a pris l’habitude de s’adresser à Israël quels que soient les développements dans la région", a déclaré M. Raad dans un discours lors d’un meeting lundi à Ansar, au Liban-Sud. Un discours dont la finalité évidente est d’encourager le public de sa formation à voter massivement pour son camp durant les législatives de mai, en brandissant l’épouvantail israélien.

Selon lui, si Tel Aviv n’attaque pas aujourd’hui le Liban, "c’est parce qu’elle a peur de la réaction de la Résistance qui déterminera le sort de l’entité sioniste". Il a déploré le fait qu’"en dépit de cela, des Libanais essaient de nous ramener à l’ère israélienne, en prétextant les positions arabes à l’égard du pays". "Durant l’invasion israélienne du Liban en 1982, cette personne et son parti étaient contre les Arabes. Ils voulaient que les Israéliens gouvernent le Liban alors qu’aujourd’hui ils ont réussi à entraîner les Arabes chez les Israéliens. Ils nous accusent d’être contre les Arabes et essaient de modifier la donne pour justifier leur collusion avec Israël", a-t-il dit, en expliquant que le but des législatives "n’est pas de gagner un siège par ci, un siège par là, mais de barrer la voie à l’accession à la tête de l’État d’une personne qui pourrait signer avec l’ennemi israélien des accords qui ouvrent la voie à une normalisation". Selon lui, "ce risque est omniprésent en raison des interventions effrontées et directes des États-Unis " au Liban.