L’Arabie saoudite et le Koweit se sont félicités du communiqué publié lundi par le Premier ministre libanais, Najib Mikati, au sujet de l’engagement de son équipe à poursuivre les efforts pour une normalisation avec les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères a salué mardi, dans un communiqué, "les points" positifs du texte publié par le Sérail, quarante-huit heures après un entretien téléphonique entre Najib Mikati et le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabbah.

Il a exprimé l’espoir que l’engagement libanais "permettra au Liban de retrouver son rôle et sa place sur les scènes arabe et internationale", ajoutant que Riyad "aspire à un retour de la sécurité et de la paix dans le pays et à ce que les Libanais bénéficient de stabilité, de développement et de prospérité".

Le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, a tout de suite réagi sur son compte Twitter au communiqué saoudien, en réaffirmant la détermination du gouvernement à empêcher tout ce qui est de nature à nuire aux pays arabes. "Je n’ai à aucun moment douté de l’attachement de l’Arabie saoudite, et notamment de ses dirigeants, au Liban et à son peuple. Nous sommes persuadés que le royaume se tiendra toujours à leurs côtés et aux côtés d’un Liban arabe qui reste attaché à la légalité arabe, laquelle garantit la sécurité et la stabilité de tous les pays" de la région.

Et d’ajouter: "Je ne peux que réaffirmer ma détermination à barrer la voie à toutes les tentatives d’exporter des (matières) préjudiciables aux frères arabes (en allusion à la drogue) et à empêcher toutes atteintes verbales ou actes nuisibles ciblant n’importe quel pays du Golfe".

En soirée, le ministère koweitien des Affaires étrangères a salué le communiqué de Najib Mikati. Dans un communiqué, il a exprimé l’espoir d’une " poursuite des démarches constructives et pratiques dans la perspective d’un rétablissement de la stabilité et de la sécurité au Liban et d’un retour de la prospérité ".

Najib Mikati avait notamment affirmé que son engagement "reflète une volonté, exprimée par diverses personnalités politiques, religieuses et économiques, d’assainissement des relations avec les pays du Conseil de coopération du Golfe". Il avait aussi assuré sa détermination à barrer la voie à tous genres de trafics vers les pays du CCG et à empêcher les activités organisées au Liban et préjudiciables aux pays arabes, en allusion aux conférences d’opposants aux régimes de Bahreïn et d’Arabie saoudite qui se tiennent dans la banlieue sud de Beyrouth sous la houlette du Hezbollah.

Cet échange positif augure d’un retour progressif à la normale dans les relations très tendues entre le Liban et les pays du Golfe. D’aucuns se perdent en conjectures d’ailleurs à ce sujet en évoquant un prochain retour des ambassadeurs d’Arabie saoudite et du Koweit à Beyrouth. Selon le site électronique du Anbaa, proche du chef du PSP, Walid Joumblatt, cet apaisement est le fruit d’une série de contacts que M. Mikati avait effectué la semaine dernière avec des dirigeants du Golfe et d’une intervention de la France auprès des monarchies du CCG. Toujours selon al-Anbaa, Walid Joumblatt aurait également joué un rôle à ce niveau, grâce à des contacts avec le président français, Emmanuel Macron.

Selon l’agence locale al-Markaziya, le dossier libanais serait à l’ordre du jour de la conférence ministérielle des pays du CCG qui se tiendra le 27 mars. Dans le même temps, la chaîne al-Jadeed annonçait une visite du député PSP, Wael Bou Faour, à Riyad, dans la cadre d’un rapprochement libano-saoudien. Mais la question reste de savoir si le Hezbollah laissera les autorités libanaises mener à terme leurs efforts de conciliation avec les monarchies du Golfe.