La "présidence du courant du Futur" a dénoncé vendredi, dans un communiqué virulent, les "dérapages judiciaires" et plus précisément les poursuites engagées jeudi par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Fadi Akiki, contre le chef des Forces libanaises Samir Geagea, dans l’affaire des affrontements de Tayouné.

Le texte estime qu’il "est triste et malheureux de voir les tragédies et les fléaux que le peuple libanais subit en raison des pratiques du mandat". "Il est tout aussi tragique que les scènes de l’effondrement et de la désintégration politique et économique dans le pays se répètent quotidiennement."

La présidence du Futur dénonce "l’abandon de toutes les valeurs, au point d’utiliser certains bras judiciaires pour violer les concepts de justice et participer à des guerres d’usure financières, socio-économiques et administratives, qui exposent la paix civile et les libertés publiques aux pires expériences".

Et d’ajouter: "Ces derniers jours ont été marqués par une série de dérapages, par le recours à certains juges afin de régler des comptes politiques et non politiques", mettant en garde contre la transformation du Liban en "une arène ouverte pour des vengeances absurdes par le biais d’une justice sélective qui criminalise qui elle veut et pardonne à qui elle veut".

Le communiqué "condamne cette approche subversive qui utilise la justice comme outil pour détruire ce qui reste des composantes de l’ordre public et de l’identité économique du Liban", notant que cette instrumentalisation est "la plus dangereuse pour les Libanais".

Dans ce contexte, le courant du Futur a considéré que les poursuites engagées par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Fadi Akiki, contre le chef des Forces libanaises Samir Geagea, dans l’affaire des affrontements de Tayouné (du 14 octobre 2021) sont "une démarche qui nuit à la justice libanaise en tant qu’autorité censée protéger les exigences de la paix civile, et non pas inciter à des conflits sectaires".

La présidence du parti de Saad Hariri a mis en garde contre "ces politiques aléatoires", précisant que sa position "s’inscrit dans le cadre de la défense de la vérité et de la justice, et n’est pas liée à l’échéance électorale à laquelle nous avons clairement annoncé que nous ne participerons pas".

Elle a précisé avoir adopté cette position "malgré les différences déclarées et bien connues avec les Forces libanaises et leur chef".

Elle s’est demandé, "à l’instar de nombreux Libanais, comment le pouvoir judiciaire pourrait être juste et impartial lorsqu’il recourt à des mesures de rétorsion discrétionnaires dans l’intérêt d’un parti politique, ferme les yeux sur des crimes financiers, politiques et sécuritaires, et ne bouge pas le petit doigt envers des verdicts rendus par les plus hautes autorités judiciaires du monde contre les criminels qui ont participé à l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et à d’autres crimes?"

"Certains veulent que le système judiciaire soit une ferme partisane qui travaille sur commande", constate le communiqué, appelant le Conseil supérieur de la magistrature "à trancher et à reprendre l’initiative qui est de son ressort et non pas de celle du parti au pouvoir (le CPL) et des chambres judiciaires chargées de préparer à l’avance les jugements".