Du droit à l’avortement à l’immigration, en passant par l’inflation, la criminalité ou la défense de la démocratie: les préoccupations des électeurs américains sont diverses mais certaines vont peser plus lourd que d’autres au moment de voter le 8 novembre.

Tour d’horizon, à une semaine du scrutin.

L’inflation, priorité numéro 1

C’est la principale inquiétude des ménages américains, selon tous les sondages. Les républicains accusent Joe Biden et son parti d’être responsables de la hausse des prix dans le pays.

" Voter pour éjecter tous les démocrates " : Trump rallie ses troupes avant les midterms (AFP)

 

" De nos jours, des courses au plein d’essence, tout coûte plus cher ", dénonce ainsi Jen Kiggans, candidate conservatrice pour un siège à la Chambre, au volant d’une voiture, dans un spot de campagne.

Les démocrates ont longtemps évité d’évoquer ce sujet, de crainte qu’il ne leur nuise. Au risque de paraître déconnectés de la réalité.

Pressé par l’aile gauche de son parti à communiquer un message clair sur l’économie, Joe Biden a répété ces derniers jours que les " démocrates étaient en train de construire une Amérique meilleure pour tout le monde ". Et d’assurer que les républicains seront ceux qui " vont faire planter l’économie ".

La défense de l’IVG, pari démocrate

Les candidats démocrates préfèrent toutefois s’épancher en campagne sur l’avortement, la Cour suprême des Etats-Unis ayant dynamité fin juin le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

La décision de la plus haute juridiction du pays a offert aux démocrates une embellie cet été dans les enquêtes d’opinion, alimentant les spéculations sur une possible victoire démocrate à ce scrutin, traditionnellement défavorable au parti du président en place.

Les démocrates ont été galvanisés par un référendum organisé début août dans le très conservateur Etat du Kansas, où les électeurs se sont mobilisés massivement pour rejeter un amendement constitutionnel hostile à l’IVG.

 

 

Mais à une semaine de l’élection, les enquêtes d’opinion montrent toutefois que l’avortement n’est plus la priorité des Américains.

La criminalité, nouvel argument des républicains

Un nouvel angle d’attaque de la part du camp républicain: la criminalité, en hausse dans le pays selon des données de la police fédérale. Le " Grand Old Party " accuse les démocrates d’être incapables de garantir la sécurité des Américains.

En Pennsylvanie, l’un des Etats les plus disputés des " midterms ", le candidat républicain Mehmet Oz qualifie constamment son opposant démocrate John Fetterman de " laxiste en matière de criminalité ".

Les démocrates ont tenté de faire taire ces accusations en votant ces dernières semaines une série de projets de loi censés améliorer le recrutement et la formation de policiers aux Etats-Unis. De quoi courroucer celles et ceux dans l’aile gauche du parti qui militent pour réduire le financement de la police depuis la mort de l’Afro-Américain George Floyd, tué par un policier blanc.

L’immigration

L’immigration, sujet explosif aux Etats-Unis, l’est encore davantage à une semaine des élections. L’opposition républicaine accuse les démocrates d’avoir transformé la frontière avec le Mexique en passoire.

Car les Etats-Unis ont enregistré plus de deux millions d’interpellations de migrants à cette frontière entre octobre 2021 et août 2022. Un chiffre record, qui comprend des récidivistes tentant plusieurs fois leur chance.

Les républicains assurent que cette immigration clandestine alimente le trafic de fentanyl aux Etats-Unis, un opiacé de synthèse jusqu’à 50 fois plus puissant que l’héroïne, responsable de la mort de milliers de jeunes dans le pays.

Batailles culturelles

Les républicains promettent aussi à l’Amérique un " avenir fondé sur la liberté ", notamment dans les écoles du pays, qui ont fait l’objet ces dernières années de débats enflammés sur le confinement, le port du masque, la vaccination anti-Covid ou l’enseignement de l’histoire de l’esclavage et des discriminations.

Une position qui semble résonner auprès de leur base.

Joe Biden appelle à " défendre la démocratie " avant les " midterms " (AFP)

 

Les conservateurs ont aussi poursuivi leur offensive contre les sportives transgenres en plaidant pour que " seules les femmes puissent participer à des compétitions sportives féminines ".

Les démocrates appellent au contraire à élargir les protections en faveur des personnes lesbienne, gay, bi et trans (LGBT).

La défense de la démocratie

Alimentée par une série d’auditions de la commission parlementaire enquêtant sur Donald Trump et l’attaque du Congrès américain menée par ses partisans le 6 janvier 2021, la défense de la démocratie a émergé comme une nouvelle préoccupation des électeurs américains.

L’ancien président continue d’affirmer, sans preuves, que la présidentielle de 2020 lui a été " volée ", une thèse à laquelle adhèrent encore des millions de ses partisans et plusieurs centaines de candidats républicains au scrutin du 8 novembre.

Le climat, le grand absent

Malgré des catastrophes à répétition dans l’ensemble du pays cette année, la thématique du climat n’a quasiment jamais été abordée lors de cette campagne.

Selon un sondage du Washington Post et d’ABC News, près de 80% des démocrates estiment toutefois que le changement climatique est " très important pour leur vote ". Contre seulement 27% des républicains.

Avec AFP