Peu de représentants occidentaux et une brochette de régimes proches de la Chine: Pékin a dévoilé vendredi la liste des dirigeants présents à ses Jeux olympiques d’hiver, qui viendront braver la menace du Covid.

Plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, ont décidé de snober les JO de Pékin (4-20 février) pour dénoncer les violations des droits humains en Chine, notamment dans sa région du Xinjiang (nord-ouest) où vit la minorité musulmane ouïghoure.

En vertu d’un " boycott diplomatique ", les Américains et quelques-uns de leurs alliés n’enverront aucun responsable à Pékin pour assister vendredi prochain à la cérémonie d’ouverture. Leurs athlètes en revanche participeront bien aux compétitions.

Faute d’Occidentaux, le régime chinois se rattrape avec une liste de dirigeants amis, dont certains en délicatesse avec l’Occident ou les droits humains.

Au premier rang desquels le président russe Vladimir Poutine, qui avait été en septembre le premier dirigeant étranger à confirmer sa présence aux JO de Pékin.

Sa venue intervient en pleine tension autour de l’Ukraine, où les Occidentaux accusent Moscou de se préparer à une invasion après avoir massé 100.000 soldats près des frontières de Kiev.

L’homme fort du Kremlin, qui loue régulièrement la relation de son pays avec la Chine, entretient des liens étroits avec le président Xi Jinping, son " cher ami ".

Mais les deux alliés ne se sont pas vus en tête-à-tête depuis le début de la pandémie.

Olympisme et géopolitique

Accusée depuis 2015 d’avoir orchestré un système de dopage institutionnel, la Russie est suspendue des grandes compétitions internationales jusqu’à fin 2022. Les sportifs russes " propres " sont toutefois autorisés à participer aux JO de Pékin sous bannière neutre.

En théorie, les responsables russes, y compris Vladimir Poutine, sont donc bannis des compétitions, sauf à l’invitation du chef d’Etat du pays hôte. Ce qui est le cas à Pékin.

Un sommet sino-russe est d’ailleurs prévu dans la capitale chinoise le 4 février, selon Moscou.

Parmi les autres invités: le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui avait été mis au ban des dirigeants mondiaux après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul, en 2018.

Le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev est également attendu aux JO, dans la foulée d’émeutes sanglantes réprimées avec l’aide de Moscou et l’approbation de la Chine.

Le président polonais Andrzej Duda est pour l’heure l’un des rares chefs d’Etat d’un pays de l’Union européenne à avoir accepté l’invitation, en dépit d’un test positif au Covid-19 début janvier.

Tous les invités auront droit à un banquet de bienvenue, a précisé CCTV.

L’ombre du virus

Le patron du Comité international olympique, l’Allemand Thomas Bach sera bien évidemment présent lors de la cérémonie d’ouverture.

Arrivé à Pékin le week-end dernier, il a rencontré mardi Xi Jinping après seulement trois jours à l’isolement, malgré un rebond épidémique dans la capitale chinoise.

Avant cette entrevue, Xi Jinping n’avait pas rencontré en face à face de haut responsable international depuis près de deux ans. Il n’a pas non plus quitté son pays depuis janvier 2020.

A l’approche des Jeux, les autorités sanitaires sont mobilisées pour éviter toute transmission du virus.

Depuis cette semaine, plus d’un million d’habitants de Xiong’an, à environ 100 kilomètres au sud de Pékin, sont partiellement confinés après la découverte de quelques cas de Covid.

Cette ville nouvelle en cours de développement est un projet-phare du président Xi, ce qui explique sans doute pourquoi aucune annonce officielle autour des restrictions n’a été faite.

Covid oblige, les JO se tiendront dans une bulle sanitaire qui doit permettre d’éviter tout contact entre les participants et la population générale.

Jeudi, un total de 12 participants aux Jeux ont été testés positifs, la plupart lors de leur arrivée à l’aéroport de Pékin, portant le total à 69 sur les cinq derniers jours.

Voici une liste des principaux invités étrangers confirmés:

  • Les voisins

Le président russe Vladimir Poutine avait été en septembre le premier dirigeant étranger à confirmer sa présence aux JO de Pékin.

L’homme fort du Kremlin, qui loue régulièrement la relation de son pays avec la Chine, entretient des liens étroits avec le président Xi Jinping, son " cher ami ".

Les deux alliés ne se sont pas vus en tête-à-tête depuis le début de la pandémie.

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan fera lui aussi son retour dans la capitale chinoise, près de trois ans après un sommet des Nouvelles routes de la soie.

Le Pakistan est au coeur du dispositif imaginé par Pékin pour renforcer ses échanges économiques et son influence avec le reste du monde dans le cadre de ce projet.

Quant au voisin du nord, la Mongolie, il envoie son Premier ministre Luvsannamsrai Oyun-Erdene, qui effectuera son premier déplacement en Chine depuis sa nomination en janvier 2021.

  • Asie centrale

Dix jours après une visioconférence avec Xi Jinping pour marquer le 30e anniversaire de leurs relations diplomatiques, les présidents du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Kirghizstan sont eux aussi attendus à Pékin.

Trois de ces pays partagent une frontière avec la Chine.

  • Asie du Sud-Est et Pacifique

Le roi du Cambodge Norodom Sihamoni, dont le pays entretient une relation étroite avec la Chine, sera lui aussi des invités étrangers. Le roi avait été en mai 2020, en pleine épidémie de coronavirus, l’un des rares dirigeants à être reçu à Pékin, lors d’une visite médicale.

La princesse de Thaïlande Maha Chakri Sirindhor sera aussi du déplacement aux JO d’hiver. Elle avait déjà assisté en 2008 aux Jeux d’été.

La présidente de Singapour Halimah Yacob et le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée James Marape sont également sur la liste des invités.

  • Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, et le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed, assisteront à la cérémonie d’ouverture.

Pékin, qui renforce ses liens avec la région, avait reçu début janvier des ministres de quatre pays du Golfe pour des discussions autour du pétrole.

  • Europe

Testé positif au Covid-19 début janvier, le président polonais Andrzej Duda sera malgré tout lui aussi du déplacement.

Parmi les autres responsables européens présents figurent le président serbe Aleksandar Vucic, dont le pays entretient des liens étroits avec Pékin, le prince Albert II de Monaco, membre du CIO, et le grand-duc Henri du Luxembourg.

  • Amérique latine

Le président argentin Alberto Fernandez profite des Jeux olympiques pour effectuer en Chine une visite officielle (4-6 février). L’Equateur envoie pour sa part son président, Guillermo Lasso.

  • Organisations internationales

Le patron du Comité international olympique, l’Allemand Thomas Bach, qui est déjà arrivé à Pékin, a rencontré mardi Xi Jinping.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président de l’Assemblée générale de l’ONU Abdulla Shahid, et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus sont également attendus.

Avec AFP

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