C’est un des rares moments où ils peuvent revendiquer leur “ kurdité ” en Turquie. À Diyarbakir, (sud-est du pays), plusieurs centaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi pour célébrer Newroz, la nouvelle année. L’occasion également d’apporter leur soutien au Parti démocratique du peuple (HDP), devenu la troisième force politique du pays aux élections législatives de 2018, et toujours sous le coup d’une interdiction, à un peu plus d’un an des élections présidentielles.

 

Tôt ce matin, les alentours du Newroz Park de Diyarbakir ressemblaient à un camp retranché. Une foule immense et colorée s’entassait dans les différents points de contrôle mis en place par la police turque, engendrant occasionnellement quelques tensions, notamment suite aux confiscations de drapeaux estampillés HDP.

 

Les tensions se sont prolongées à l’intérieur du site, avec l’irruption de plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes dans l’espace réservé aux invités, où s’étaient massés des jeunes survoltés. La confusion durera plusieurs dizaines de minutes.

 

C’est le coprésident provincial du HDP de Diyarbakir, Zeyat Ceylan, qui a pris la parole en premier au nom du comité d’organisation : “ Newroz, c’est 2600 ans de résistance. Ils ne peuvent pas briser notre volonté. Newroz, c’est la culture, l’identité, c’est un jour pour revendiquer ”. Le slogan de cette édition 2022 était  " Dem dema serkeftinê ” (C’est maintenant le moment de gagner).

 

Ahmet Turk, maire déchu de Mardin et figure historique kurde, a pris la parole et a salué les centaines de politiciens kurdes “ qui résistent aussi dans les cachots ”, et revendiquant que cette “politique sera vaincue " . Un discours qui a trouvé un fort écho dans l’assistance : il y a un an, une procédure de dissolution du HDP était entamée. Si la situation est pour l’heure au point mort, beaucoup craignent qu’un bannissement pur et simple du parti ne soit annoncé quelques semaines avant les élections prévues en juin 2023.

 

Dans l’enceinte, une photo de Deniz Poyraz, militante HDP tuée à Izmir en juin dernier dans les bureaux de son parti par un militant ultranationaliste.

 

Des messages du maire adjoint de la municipalité métropolitaine de Diyarbakır, Selçuk Mızraklı, et de la coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK), Leyla Güven, qui sont emprisonnés, ont également été lus. “ Un nouveau siècle prend forme. Cette fois, les barons de la guerre impérialistes partagent leur carte maîtresse sur l’Ukraine. C’est le peuple kurde et le peuple palestinien qui peuvent le mieux comprendre le peuple ukrainien”, a écrit cette dernière.

 

Dans son message, Selçuk Mızraklı a déclaré : “ Newroz est le nom de la résistance des peuples contre les oppresseurs de ce pays, du passé, mais aussi du présent. Nous luttons pour un pays démocratique, un avenir libre”. Un immense brasier a ensuite été allumé au milieu de la foule.

 

Dans son message, Selçuk Mızraklı a déclaré : “ Newroz est le nom de la résistance des peuples contre les oppresseurs de ce pays, du passé, mais aussi du présent. Nous luttons pour un pays démocratique, un avenir libre”. Un immense brasier a ensuite été allumé au milieu de la foule.

 

Après plusieurs heures ponctuées de danses frénétiques, la foule s’est dispersée dans le calme. Selon les organisateurs, près d’un million de personnes se seraient rassemblés au Newroz park de Diyarbakir, au plus fort de la journée.

 

 

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