Zelensky s’adresse au Conseil de sécurité

Des " preuves inquiétantes "
La France a annoncé mardi soir qu’elle allait offrir des moyens financiers et humains pour soutenir les enquêtes sur les massacres imputés aux forces russes en Ukraine, après un entretien entre le président Emmanuel Macron et son homologue Zelensky.
Pour le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, " tous les signes pointent vers le fait que les victimes [de Boutcha] ont été ciblées délibérément et tuées directement. Et ces preuves sont très inquiétantes ".
Des images satellite de la ville publiées lundi par la société américaine Maxar Technologies semblent également réfuter les affirmations russes selon lesquelles les cadavres de personnes en vêtements civils trouvés à Boutcha y ont été placés après que les troupes russes avaient évacué les lieux.
200 diplomates russes expulsés en 48 heures
Après la France et l’Allemagne lundi, l’Italie, l’Espagne et la Slovénie ont à leur tour expulsé mardi en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après la découverte des dizaines de cadavres près de Kiev. Au total, près de 200 diplomates russes ont été expulsés d’Europe en 48 heures.
Sur le front des sanctions économiques, qui pleuvent sur Moscou depuis son invasion de l’Ukraine, le Trésor américain a annoncé mardi qu’il n’autorisait plus la Russie à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
Sanctions économiques
Les Etats-Unis vont également adopter mercredi, en coordination avec l’Union européenne et le G7, de nouvelles sanctions visant notamment à interdire " tout nouvel investissement " en Russie, selon une source proche du dossier.
La Grande-Bretagne a gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le " trésor de guerre " du président Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.
L’Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions " cette semaine " contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l’UE, et qu’ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes.
Sur Twitter, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a appelé l’Union européenne à imposer à Moscou " la mère de toutes les sanctions " afin d' "empêcher de ‘nouveaux Boutchas' ". " Cessez d’acheter du pétrole, du gaz et du charbon à la Russie. Cessez de financer la machine de guerre " de Vladimir Poutine, a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a répliqué en proposant de " surveiller " les livraisons alimentaires russes vers les pays " hostiles " au Kremlin.
A l’Est, on attend le pire
Sur le théâtre militaire, plusieurs bombardements ont touché dans la nuit de lundi à mardi Kramatorsk, grande ville contrôlée par Kiev dans l’est de l’Ukraine, région où le ministère de la Défense ukrainien dit s’attendre à une " offensive " de " l’ennemi " en vue de prendre " le contrôle de l’ensemble des régions de Lougansk et de Donetsk ".
Après le récent retrait des troupes russes qui assiégeaient Kiev et sa région, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a estimé que la Russie se renforçait pour " prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass ", dans l’est de l’Ukraine, et réaliser " un pont terrestre avec la Crimée ", annexée par Moscou en 2014. " Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre ", a-t-il averti, disant redouter la découverte " d’autres atrocités " commises par les forces Russes en Ukraine.
