Gros chaos mardi dans la Fan Village Free Zone. Alors que les pays du Golfe célébraient la victoire historique de l’Arabie saoudite face à l’Argentine, des centaines de supporters ont commencé à faire la queue pour faire leur check-in à 14h, heure fixée pour récupérer les clés des chambres.

Les Fan Villages sont des villages grands comme une ville. 8000 chambres préfabriquées colorées, alignées autour d’allées parfaitement dessinées. Une avenue piétonne bordée de mini-restaurants. Une fan zone pouvant recevoir des centaines d’amoureux du football devant un écran géant. Jusque-là, tout va bien. Mais voilà que les clés des chambres sont livrées au compte-goutte. Les queues s’allongent. Les supporters patientent sous un soleil frappant et une température de 30 degrés. Puis la distribution des clés s’arrête. On sent un malaise chez les employés.

Vers 16h, le verdict tombe: il n’y a pas assez de chambres. Après une enquête menée auprès de certains employés libanais, il paraît que plusieurs problèmes ont conduit à ce chaos: des chambres n’ont pas été livrées à temps, manquant de raccord d’eau ou d’électricité. Pire encore, les occupants des chambres quittent le village sans faire l’habituel check-out, laissant les clés sur la porte. Situation ingérable. Les employés, pour la plupart inexpérimentés, sont débordés et ne savent plus comment réagir.

La situation se poursuit jusqu’à tard dans la nuit. Des Brésiliens sont exténués à la suite de douze heures de vol, les Japonais restent calmes et zen, comme à leur habitude, mais ne comprennent pas ce manque d’organisation flagrant. Les Saoudiens sont gênés par ce qui arrive – de quoi gâcher leur fête.

Aucune communication n’est transmise de la part de la société en charge de la gestion du village. Le plan B tombe tard dans la nuit: les supporters, exténués par douze heures d’attente, sont transférés en bus vers des appartements meublés en ville vers 2h du matin.

Il y a urgence à régler ces incidents alors que la Coupe du monde ne fait que commencer. Ce genre de problèmes fait tache d’huile dans l’organisation parfaitement huilée par ailleurs.

Naji Boulos
Envoyé spécial au Qatar