La Belgique peut trembler et le Maroc rêver ! Punis 2 à 0 par les Lions de l’Atlas, désormais en ballotage favorable en vue des 1/8 de finale, les Diables Rouges joueront leur qualification jeudi lors d’un choc stressant face à la Croatie.

Les Marocains, vainqueurs grâce des buts de Sabiri (74e) et Haboukhlal (90+2) ont désormais leur destin en mains: à quatre jours d’affronter la Canada, ils totalisent quatre unités et peuvent logiquement rêver d’intégrer le top-16 du tournoi.

Eden Hazard et ses équipiers, qui avaient déjà laissé transparaître une grande fébrilité lundi malgré un succès flatteur face au Canada (1-0), sont eux dans les cordes, avec trois unités seulement au compteur. Un succès pourrait s’avérer obligatoire face aux Croates, lors d’un duel haletant entre deux équipes dans le dernier carré de l’édition 2018.

Impérial mercredi face aux Canucks, le gardien Thibaut Courtois s’est fait surprendre par un coup franc astucieusement botté au premier poteau par Abdelhamid Sabiri à un quart d’heure du terme (73e). Et le meilleur portier du monde a de nouveau été battu dans les arrêts de jeu, surpris par une reprise de Zakaria Aboukhlal (90e+2).

La deuxième nation au classement Fifa a aussi été victime d’une panne offensive: Romelu Lukaku, épargné après une blessure à la cuisse gauche ces dernières semaines, n’est entré au jeu qu’à dix minutes du terme et n’a pas pesé sur le match.

Après sa prestation inaugurale, laborieuse mais récompensée de trois points, la Belgique s’est présentée au stade Al Thumana avec une équipe remaniée, Carrasco, Dendoncker et Tielemans étant renvoyés sur le banc au profit de Castagne, Onana et Thorgan Hazard.

Ces changements effectués par Roberto Martinez ont d’abord semblé prometteurs, ses hommes dominant le début de rencontre en privant leurs adversaires de ballon. Michy Batshuayi sollicitait d’ailleurs Munir El Kajoui dès la 5e minute, le gardien marocain titularisé à la dernière minute en raison du forfait du portier habituel Yassine Bounou, pourtant présent sur le terrain durant les hymnes nationaux.

Eden Hazard, plutôt inspiré, et ses équipiers ne se sont pourtant créés peu de situations franches en première période (une tête d’Onana, 17e, et une frappe de Meunier deux minutes plus tard). Et ce sont même les Marocains qui ont un moment pensé avoir ouvert le score quand un coup franc botté par Hakim Ziyech trompait Courtois à la 45e.

Sollicité par la VAR, l’arbitre mexicain César Ramos a toutefois logiquement annulé le but pour un hors-jeu de Saïss. Cette incursion, même stérile, a donné confiance à la formation maghrébine qui a joué plus haut au retour des vestiaires. Ce qui eut le don de rendre la partie un peu plus emballante. Sofiane Boufal, d’un tir enveloppé qui frôlait la cage (57e), répondait ainsi à un enchaînement d’Eden Hazard (52e). Un signe que Romain Saïss et ses équipiers prenaient peu à peu le jeu à leur compte alors que les Belges retombaient dans les travers de leur match de lundi. Avec un résultat fâcheux pour les uns, appétissant pour les autres.

Plus tôt dans la journée, le Japon, nettement moins tranchant que contre l’Allemagne a été surpris dimanche par le Costa Rica (1-0). Ce dernier se relance après sa déculottée initiale. Les Asiatiques auront besoin d’un nouvel exploit contre l’Espagne pour poursuivre leur route lors du Mondial-2022.

" La complaisance n’a pas sa place ", avait pourtant prévenu le sélectionneur des Samouraïs bleus Hajime Moriyasu mais ses joueurs ont semblé nettement plus retenir leurs coups contre les Ticos que contre la Mannschaft dans le groupe E. Avec cinq entrants, dont la ligne d’attaque, les titulaires sont ainsi apparus en grande difficulté pour imposer leur jeu en raison d’un étonnant déficit de justesse technique face à un adversaire attentiste et regroupé.

Revenus avec de meilleures intentions et quelques aménagements, les Japonais n’ont pas réussi à inverser la tendance et à reproduire ce qu’ils avaient réalisé en seconde période contre l’Allemagne. Au contraire, c’est même le gardien Gonda qui s’est emmêlé les pinceaux sur le but de Fuller (81e), seul tir cadré du Costa Rica.

Un carton plein lors des deux premiers matches, ce qu’ils n’ont jusque-là jamais réalisé en Coupe du monde, semblait pourtant à leur portée avec un peu plus d’application.

A défaut de qualification automatique, cela leur aurait permis d’aborder avec sérénité la dernière rencontre face à l’Espagne, opposée à l’Allemagne en soirée lors du choc du groupe de la mort.

Rossé 7-0 par la Roja, leur adversaire n’en demandait pas tant et était avant tout venu pour sauver l’honneur et éviter à Keylor Navas de craquer de nouveau. Au contraire, le gardien vétéran s’est rassuré en réalisant quelques interventions de classe (46, 88).

Enhardi, le Costa Rica met du même coup fin à sept matches sans victoires en Coupe du monde depuis 2014, lorsque la sélection avait atteint les quarts. Les Ticos sont encore très loin d’un tel final mais au moins peuvent-ils de nouveau y croire avant leur prochain duel à quitte ou double contre l’Allemagne.

AFP