Grâce à une égalisation de Maher Sabra dans son match face à l’Irak mardi, le Liban a pris un point et conserve des chances d’accrocher la troisième place de son groupe d’éliminatoires pour la Coupe du monde 2022, qualificative pour un match de barrages. Les lacunes offensives du Liban sont cependant de plus en plus criantes, et le pays du Cèdre devra montrer un tout autre visage face à la Syrie le 24 mars à domicile, pour espérer se qualifier pour le Mondial.

Le Liban n’a pas pu faire mieux, mardi, qu’un match nul (1-1) face à l’Irak. Malgré ce résultat décevant, il garde cependant de faibles chances de finir 3ème du groupe et jouer un barrage inter-asiatique. Il se rapproche ainsi des Émirats arabes unis, qui se sont inclinés (0-1) face à l’Iran au stade Azadi de Téhéran. Le Liban est désormais à trois points des EAU et de cette troisième place tant convoitée. Il faudra prendre trois, voire quatre points (en cas d’égalité de points, les EAU devanceraient le Liban à la différence de points particulière) de plus que les EAU sur les deux dernières journées de la phase de groupe. La première étape passera par une victoire face à la Syrie, le 24 mars. Ce qui est très accessible, dans la mesure où les Syriens sont d’ores et déjà éliminés dans la course à la qualification. La donne sera par contre plus compliquée face à l’Iran, à Téhéran le 29 mars, même si les Iraniens sont d’ores et déjà qualifiés pour le Mondial. Quant aux Irakiens, ils sont désormais à quatre points de la troisième place, et peuvent eux aussi encore l’accrocher.

Une affluence qui reste décevante

Le thermomètre affichait seize degrés mardi au Stade Rafic Hariri de Saïda. Soit cinq degrés de plus qu’il y a quatre jours, au même lieu et à la même heure, pour la rencontre face à la Corée du Sud. Encouragés par ces températures clémentes, six mille quatre cent supporters, dont deux mille Irakiens ont garni les tribunes. L’affluence a ainsi grimpé de 167% par rapport au match précédent (deux mille quatre cent spectateurs). Sachant que le prix de la place était plutôt abordable (vingt mille livres libanaises), cette affluence reste cependant décevante par rapport à l’importance du match. Ainsi, seulement 28% du stade était plein pour assister à cette rencontre.

On peut en outre déplorer que les travées du stade soient dépourvues de buvettes et de poubelles. Cela n’est bien sûr pas le premier facteur pour générer une forte affluence, mais les spectateurs doivent être en mesure de profiter des deux, trois, voire quatre heures qu’ils passent dans le stade pour un match de football, et vivre une expérience "client" agréable dès leur entrée dans l’enceinte du stade.

A plus d’une heure avant le match, les publics des deux camps ont commencé à s’échanger des invectives. D’un côté, les supporters libanais scandaient : "En long, en large, nous allons vous faire modre la poussière". De l’autre, les Irakiens répondaient du tac-au-tac en répétant : "Par notre âme, notre sang, Irak, nous te serons toujours fidèles".

Le film du match

Globalement, les libanais ont été meilleurs que leurs adversaires à toutes les étapes du jeu. Une plus grande possession du ballon (55% contre 45%), plus de tirs cadrés (six contre quatre) et plus de corners (sept contre six).

Comme annoncé par l’entraîneur de l’Irak en conférence de presse d’avant-match, les Irakiens sont rentrés dans la partie avec de fortes velléités offensives, et obtenaient la première occasion du match par l’intermédiaire d’une frappe non cadrée de Sajjad al-Msharafaoui dès la quatrième minute. A la dix-septième minute, Mousharafawi tentait de nouveau sa chance suite à une belle combinaison offensive, mais sa frappe passait de nouveau à côté.

Les Libanais tentaient petit à petit de prendre l’ascendant sur leurs adversaires, en gardant le ballon, mais leurs transitions entre les lignes manquaient de fluidité. Cependant, cinq minutes plus tard, le Liban se créait une situation de face à face avec le gardien irakien, que Mohamed Kdouh vendangeait.

La partie allait s’animer davantage dans les dernières minutes de la première-mi-temps. A la trente-neuvième minute, Aymen Hussein ouvrait le score pour les visiteurs, d’une puissante frappe dans la surface de réparation, qui transperçait le gardien libanais, Moustapha Matar (1-0). Le Liban réagissait dans la foulée avec d’abord une occasion très franche de Georges Melki, à la quarante-deuxième minute, qui a failli marquer d’une tête rageuse, avant qu’un défenseur irakien ne sauve le ballon à quelques centimètres de la ligne de but. Trois minutes plus tard, le Liban recollait au score, par l’intermédiaire de son latéral Maher Sabra, qui venait conclure un cafouillage suite à une longue touche (1-1).

En deuxième mi-temps, le rythme de la rencontre se trouvait ralenti pendant le premier quart-d’heure. A la soixante-cinquième minute, alors que deux des quatre défenseurs libanais se trouvaient en phase offensive pour apporter le surnombre, les Irakiens ont eu une situation de contre très intéressante, qu’ils n’ont pas su conclure.

A un quart d’heure de la fin, le coach du Liban, Ivan Hasek, tentait de dynamiser son attaque en faisant rentrer Hilal el-Helwé, mais ce changement ne porta pas ses fruits pour l’équipe, en dépit d’une dernière tentative cadrée du capitaine Hassan Maatouk, que le portier irakien stoppait sans souci. La rencontre s’achevait donc par ce score de parité, qui n’arrangeait aucune des deux équipes.

Le Liban a pour l’instant engrangé six points au cours des huit premières journées de cette phase de groupes. Après avoir perdu ses trois premiers matches devant son public, c’est le premier point du Liban, gagné à domicile. Ceci peut s’expliquer en partie par les carences offensives de l’équipe, qui deviennent plus criantes quand elle doit prendre le jeu à son compte, comme c’est souvent le cas quand elle joue à domicile.

Résultats de la 8ème journée :

Liban 1–1 Irak

Syrie 0–2 Corée du Sud

Iran 1–0 Émirats arabes unis

Classement après 8 journées :

1- Iran 22 points

2- Corée du Sud 20 points

3- Émirats arabes unis 9 points

4- Liban 6 points

5- Irak 5 points

6- Syrie 2 points

Lire aussi : Le FC Barcelone règle ses comptes avec son ancien président