Le patinage sous le feu des projecteurs lundi à Pékin: les danseurs Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont remporté le titre olympique, le seul qui manquait à leur palmarès, dans la capitale chinoise, où la prodige russe Kamila Valieva, au cœur d’une retentissante affaire de dopage, a été autorisée à poursuivre la compétition.

En quatre minutes et trente secondes, sur une œuvre de Gabriel Fauré, L’Elégie, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont survolé la danse libre et pris leur revanche sur le sort qui les avait privés de l’or en 2018.

Quatre ans après la mésaventure de la robe qui avait fait des siennes en pleine danse rythmique, Papadakis, 26 ans, et Cizeron, 27 ans, se sont largement imposés, avec un total de 226,98 points, record du monde à la clef, devant les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov (2e, 220,51 pts) et les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue (3e, 218,02 pts).

Largement en tête après la danse rythmique, ils sont les premiers Français sacrés en patinage artistique depuis 2002 et le duo Marina Anissina/Gwendal Peizerat, déjà en danse sur glace.

"C’est comme être dans une machine à laver d’émotions", a déclaré Guillaume Cizeron. "Je me suis un peu retenu de hurler. Ça fait quatre ans, voire plus, qu’on rêve de ça. Il y a quatre ans, on savait qu’on en était déjà capables, c’était notre but, et ce n’est pas arrivé", a-til poursuivi.

"C’est le symbole de tout ce qu’on a traversé pendant ces quatre années, du travail qu’on a effectué, de toute notre carrière. C’est hallucinant le poids de cette médaille aujourd’hui", a renchéri sa partenaire.

Premier titre en patinage depuis 2002

Ils ont apporté aux Bleus leur onzième médaille à Pékin, la troisième en or, après les deux décrochées par l’homme fort de ces Jeux côté français, Quentin Fillon Maillet. Le biathlète est de retour en piste mardi avec le relais masculin et une autre chance de médaille.

La France occupe la 9e place du classement des nations dominé par la Norvège (21 médailles, dont 9 en or), devant l’Allemagne et les Etats-Unis.

Depuis Pyeongchang, le duo français n’a connu qu’une seule défaite (Championnats d’Europe 2020), mais a aussi vécu une période délicate en restant vingt mois, jusqu’à octobre dernier, sans patiner en compétition, principalement à cause de la pandémie de Covid-19.

A 15 ans et dès sa première saison parmi les seniors, Kamila Valieva rêve, elle aussi, d’or dans l’épreuve individuelle de patinage artistique qui débute mardi.

Le TAS, sans se prononcer sur le fond de l’affaire, a confirmé la levée de la suspension provisoire de l’adolescente, décidée mercredi dernier par l’agence antidopage russe (Rusada).

"Empêcher l’athlète de concourir aux JO lui causerait un préjudice irréparable", ont observé les trois arbitres, alors même que son jeune âge (moins de 16 ans) implique des règles de preuve spécifiques et des sanctions allégées.

La jeune prodige peut donc continuer à défendre ses chances d’or olympique en individuel, dès sa première saison chez les seniors, même si rien n’empêche qu’elle soit sanctionnée d’ici plusieurs mois et qu’elle voit ses résultats annulés ultérieurement y compris pour les JO.

Trimétazidine

Le programme court femmes est programmé à partir de 18h00 locales mardi (12h00 libanaises) et Valieva, devenue la première patineuse à réussir des quadruples sauts dans l’histoire olympique au cours de la compétition par équipes il y a une semaine, doit patiner à 21h52 locales (15h52 libanaises).

L’ado russe, pur produit de l’usine à championnes de la sévère Eteri Tutberidze à Moscou, s’est entraînée à deux reprises lundi et n’a que 24 heures pour se reconcentrer sur la plus importante compétition de sa carrière naissante, après plusieurs jours d’une énorme tempête.

L’agence antidopage russe avait levé la semaine dernière la suspension provisoire de Valieva, contrôlée positive à la trimétazidine, une molécule utilisée pour soigner les angines de poitrine, le 25 décembre lors des Championnats de Russie.

Depuis son arrivée à Pékin, elle a activement participé au sacre de la Russie par équipes, en devenant la première à réussir des quadruples sauts lors d’une épreuve olympique.

La cérémonie de remise des médailles pour cette épreuve a été reportée et pourrait ne pas avoir lieu à Pékin durant les JO-2022, avait indiqué le porte-parole du CIO, Mark Adams, avant la décision du TAS.

En slopestyle, la vice-championne olympique de ski big air, Tess Ledeux, s’est qualifiée en prenant la 9e place des qualifications avant la finale qui aura lieu mardi.

Sa grande rivale, la Chinoise Eileen Gu, s’est classée troisième, sous le soleil revenu à Zhangjiakou.

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