Trois jours après la défaite face à la Jordanie, le Liban a renoué avec la victoire en s’imposant par treize points d’écart face à l’Arabie Saoudite, Djeddah. Le Liban est désormais en position de force dans ce groupe, puisqu’il recevra en juillet la Jordanie et l’Arabie Saoudite à Zouk, pour sceller une première place, qui semble maintenant lui tendre les bras, à condition bien sûr de ne pas sous-estimer ses adversaires.

Le Liban a fait respecter la hiérarchie dans la rencontre de la quatrième journée du deuxième tour de la phase éliminatoires de la coupe du monde 2023, face à l’Arabie Saoudite, en l’emportant 81-68, à Djeddah. Place maintenant aux deux dernières rencontres du groupe de cette phase, qui se tiendront le 1er et le 4 juillet au stade Nohad Naoufal de Zouk. Si les trois premières équipes de ce groupe se qualifieront pour le tour suivant, il est important de noter que les points accumulés dans ce tour sont également pris en compte pour le tour final, d’où l’importance de finir premier du groupe, dans l’optique d’une qualification pour le mondial 2023.

Depuis le début de l’année 2020, le Liban n’a donc enregistré que 2 défaites sur une vingtaine de matches disputés. Fort de surcroît de son statut de champion arabe, le Liban a de sérieuses chances de disputer une quatrième coupe du monde en 2023, s’il reste sur l’excellente spirale enclenchée, il y a maintenant plus de deux ans. Beaucoup d’observateurs estiment, néanmoins que cette génération de joueurs n’était pas aussi forte que celle des années 90 et 2000. Force est toutefois de constater que c’est la seule génération qui a réussi à remporter le championnat arabe des nations.

Le Liban confirme la logique du papier

Historiquement, les deux équipes s’étaient déjà rencontrées cinq fois, et le Liban menait trois victoires à deux. Et sur les performances récentes, le classement FIBA positionnait également le Liban en favori, le pays du Cèdre étant en effet classé 55ème contre une 79eme place pour l’Arabie Saoudite.

Avec cette victoire, les protégés de Jad el-Hajj prennent la tête du groupe, à égalité avec la Jordanie, qui a le même nombre de points après 4 journées (7 points).

Le Liban aura quasiment toujours mené au score dans le match avec une avance qui aura oscillée entre 2 et 14 points, pour une différence finale de +13 pour le Liban. Les trois principaux artisans de cette victoire pour les Libanais ont été le capitaine Ali Haïdar (23 points, 8 rebonds), le meneur de jeu Waël Arakji (15 points, 5 rebonds et 3 assists) et l’ailier Sergio Darwich (16 points et 4 rebonds). A eux trois, ils ont marqué 67% des points du Liban dans ce match. Un élément-clé qui a fait pencher la balance en faveur des Libanais est l’adresse sur les tirs à trois points. En effet, ils ont réussi 8 de leurs 19 tirs, soit 42% de réussite, contre seulement 4 sur 19 pour les Saoudiens, soit seulement 21%. L’écart final a été de 13 points, et les Libanais ont marqué 12 points de plus sur les tirs longue distance.

Bien que menant au score pendant tout le match, le Liban a toutefois semblé opérer par courant alternatif avec beaucoup de temps forts, mais aussi plusieurs passages à vide. Le Liban a aussi profité du mauvais coaching saoudien, qui n’a pas profité du fait que Ater Majok, le "center" libanais titulaire, ait passé la majeure partie du match sur le banc à cause d’une succession de fautes précoces dans la rencontre. Au lieu de s’entêter à trois points (sans succès), les Saoudiens auraient dû sans doute se focaliser davantage sur le "inside game" sous le panier.

Le film du match

Les premières minutes du match s’avéraient être une bagarre d’intérieurs, qui ont trusté tous les points dans les sept minutes initiales. Waël Arakji et Ali Haïdar signaient ensuite des trois points qui donnaient un premier avantage de 10 points pour les Libanais (18-8). Jad el-Hajj optait d’entrée pour une stratégie de pression tout terrain ("Full court press"), pour asphyxier son adversaire. Pour cela l’entraîneur de Dynamo effectuait une importante rotation de joueurs, pour pouvoir maintenir cette tactique sur la durée, tant elle est éprouvante physiquement. Youssef Khayat parachevait l’excellent quart-temps libanais par un dernier panier a deux points qui permettait au Liban de mener 27 à 15 après le premier quart-temps, en dépit de 6 "turnovers". L’Arabie Saoudite se ressaisissait dans le second quart-temps et infligeait d’entrée un 7-0 au Liban et gagnait le quart-temps 17 à 8, pour revenir à trois points des Libanais à la mi-temps (35-32).

L’Arabie Saoudite débutait la deuxième mi-temps en défense de zone, et les Libanais allaient grandement en profiter. Quatre tirs à trois points de Sergio Darwiche dans ce quart-temps, allaient contribuer à donner un avantage de +14 au Liban, le plus grand écart du match. Mais les Saoudiens gardaient l’espoir en revenant a +8 après une série de six points marqués contre zéro.

Dans le dernier quart-temps, Ali Haïdar brillait pour progressivement recréer un confortable écart pour les Libanais de +12 à 4 minutes de la fin. Les Saoudiens revenaient à sept points d’écart à une minute vingt de la fin. Mais Waël Arakji, puis Ali Haïdar par lancers de francs plantaient les dernières banderilles libanaises pour sceller une belle victoire par 13 points d’écart pour le pays du Cèdre.