Sur les terres d’Henri IV à Pau, Arthur Rinderknech et Adrian Mannarino ont remporté vendredi les deux premiers simples face à l’Équateur et mis la France sur la voie royale d’une qualification pour la phase finale de la Coupe Davis.

Il reste trois matchs à jouer et un à gagner pour assurer un ticket pour la phase finale de l’édition 2022. La redoutable paire tricolore Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert pourra sceller la qualification samedi (15h00, Beyrouth) avant les deux derniers simples si nécessaires.

" Je voulais commencer (la rencontre) pour mettre la France sur de bons rails. C’est chose faite, je suis très content ", a commenté Rinderknech (59e mondial) après sa victoire 6-2, 7-5 contre Emilio Gomez (144e).

" Ce n’était pas parfait tout le match, mais j’ai su rester dedans, rester concentré pour sauver les balles de break quand il a fallu sauver des balles de break (8 au total, ndlr) ", a-t-il insisté après sa première victoire en simple en Coupe Davis.

La différence au classement ATP était encore plus flagrante dans le second simple de la journée: 323 places séparent Mannarino (58e) et Roberto Quiroz (381e).

Mais, comme les Bleus s’y attendaient, le match n’a pas été facile avant que Mannarino, gêné par le gros service de son adversaire, ne débloque la situation pour s’imposer 6-4, 4-6, 6-1.

" Toujours délicat "

" C’est toujours délicat lorsqu’on n’a pas le droit à l’erreur et je crois que nos joueurs ont été bons dans les moments de tension ", a tempéré le capitaine Sébastien Grosjean.

Tandis que l’Équatorien s’est laissé " envahir par les émotions et l’adrénaline " au moment où il a égalisé et qu’il n’a " pas su gérer ", selon ses propres termes, Mannarino a su au contraire retrouver tout son calme et son jeu.

" Il y a énormément de bruit dans la salle, énormément de gens qui nous soutiennent, on n’a pas envie de les décevoir et quand les choses sont un peu plus compliquées, qu’on a besoin de reprendre son calme, l’ambiance dans le stade est bruyante et ce n’est pas facile à gérer ", a-t-il expliqué, lui qui ne jouait que son cinquième simple de Coupe Davis (3 victoires pour 2 défaites désormais).

Effectivement, les Français qui n’avaient plus joué de match de Coupe Davis sur leurs terres depuis la finale perdue en 2018 à Villeneuve-d’Ascq face à la Croatie, ont retrouvé leur public.

Mais seuls quelque 2.600 spectateurs, emmenés par une centaine de membres de l’Association des supporters de l’équipe de France de tennis (Aseft) garnissaient les tribunes d’une salle paloise qui peut en contenir 7.500.

Pas trop d’espoir

Ils ont toutefois joué leur rôle à plein, comme en témoigne Mannarino: dans le troisième set, Quiroz " prend un break d’entrée, plus un peu de fatigue, plus le public qui pousse, ça fait beaucoup pour un seul joueur… tant mieux pour nous, c’est aussi ça l’avantage de jouer à domicile ".

" L’objectif était de ne surtout pas déjouer et leur laisser trop d’espoirs. On aurait peut-être pu gagner plus facilement, mais on a quand même fait du bon boulot ", a-t-il ajouté.

Comme Rinderknech, il espère que " Nico et Pierre-Hugues vont faire un bon double (samedi) et qu’ils vont finir le boulot ".

Mais, a rappelé Grosjean, " il faut rester vigilants, ils ont de bons joueurs de double qui sentent bien le jeu ": Gonzalo Escobar est classé 40e mondial en double et sera associé à Diego Hidalgo (138e en double).

En cas de défaite de la paire française, " Manna " serait le suivant à tenter sa chance d’obtenir le point de la qualification.

" Je serai prêt à y retourner, c’est sûr! ", a-t-il affirmé.

Même son de cloche pour Rinderknech si, contre toute attente, il était obligé de jouer le simple décisif.

" J’espère ne pas jouer le cinquième match parce que j’espère qu’on aura gagné avant, mais s’il faut y aller, je serai plus que content d’y retourner, a-t-il assuré. J’adore jouer en équipe, j’adore jouer pour la France ".