n’avait jamais éliminé une équipe où jouait Cristiano Ronaldo en Ligue des Champions: c’est désormais chose faite avec une victoire 1-0 (aller: 1-1) à Old Trafford, mardi en huitième de finale retour.

Après avoir été chercher leur billet pour la phase finale lors de la dernière journée des poules à Porto (3-1), les Rojiblancos ont confirmé que les voyages leur réussissent bien.

Le scénario du match n’aura rien eu de surprenant, confirmant les deux grands maux des Red Devils: une difficulté à capitaliser sur leurs temps forts et une incapacité à garder leur cage inviolée.

L’Atlético aura appliqué des recettes vieilles comme l’arrivée de Diego Simeone sur le banc, il y a onze ans, avec une organisation défensive sans faille, une combativité de tous les instants, mais aussi une vraie audace dans les projections vers l’avant.

La meilleure preuve en est le but de Renan Lodi, car cinq joueurs espagnols étaient dans la surface adverse au moment de la tête piquée victorieuse du piston gauche.

Trouvé sur une belle passe de Rodrigo de Paul qui a cassé les lignes, Joao Felix a astucieusement talonné pour Antoine Griezmann qui a dédoublé et le centre dosé du Français, au deuxième poteau, est parvenu à Lodi, laissé seul par un manque de repli défensif coupable des Mancuniens (1-0, 41e).

Ce premier but en C1 du Brésilien n’avait rien d’immérité pour les Colchoneros, de Paul ayant déjà forcé David De Gea, un ancien de la maison rouge et blanche, à un superbe arrêt, d’une main droite ferme (16e). Quant à Felix, il a bien cru ouvrir le score (34e) mais son but a été annulé pour un hors-jeu de Marcos Llorente au départ de l’action.

Défaillances individuelles et manque de réalisme

Mais ce n’est pas tant sur ses manquements défensifs que Manchester United a perdu ce match retour, ni sur les défaillances individuelles de Harry Maguire encore inquiétant, Scott McTominay transparent ou Cristiano Ronaldo jamais vraiment dangereux.

Paul Pogba, sur le banc au coup d’envoi mais qui a remplacé Bruno Fernandes à la 67e, aurait aussi bien pu y rester, vu l’absence totale d’impact à son entrée en jeu.

C’est son manque de réalisme qui a coulé Manchester, parce que des actions, les Red Devils en ont produites. Pas en quantité, chose impossible contre un bon Atlético, mais des très belles tout de même.

Dès la 13e minute, sur l’un des rares enchaînements fluides et dans le bon tempo de ManU, Anthony Elanga a été trouvé à trois mètres du but par Bruno Fernandes, mais sa reprise à bout portant a été repoussée par le visage de Jan Oblak, à qui la qualification doit beaucoup.

Le gardien slovène a encore été irréprochable sur une frappe flottante de Fernandes, juste avant la pause (45e+2) et sur sur une tête de Raphaël Varane qu’il a sortie de sa lucarne (77e). Elanga, sur une frappe trop croisée (46e), et Jadon Sancho, d’une volée reprise de toutes ses forces, mais trop haut (59e), ont manqué de précision.

En désespoir de cause, Ralf Rangnick a même fini par remplacer Maguire par Juan Mata à la 84e, mais la fin de match s’est révélée sans grande frayeur pour un Atlético trop solide et réaliste pour ce Manchester-là.

La qualification en C1 la saison prochaine via le championnat étant très compromise, Manchester United lui a peut-être dit adieu pour deux ans.

Eliminés aussi en Coupe d’Angleterre, les Red Devils vont terminer la saison sans trophée, avec un chantier énorme à tous les étages pour redevenir compétitifs au plus haut niveau.