Un Slovène a gagné pour la première fois Milan-Sanremo mais c’est Matej Mohoric qui a décroché la victoire, samedi, dans la première grande classique de la saison après un grand numéro dans la descente du Poggio.

Les favoris ont été battus. Tadej Pogacar, le Slovène vainqueur du Tour de France, a pris la 5e place de la " classicissima " et le champion de Belgique Wout van Aert, marqué de près, la 8e au bout des 293 kilomètres.

La 113e édition de la Primavera, la deuxième plus rapide de l’histoire (à 45,331 km/h de moyenne), s’est donc jouée en quelques virages serrés, dans le toboggan descendant vers Sanremo.

Mohoric a pris tous les risques pour s’assurer 5-6 secondes d’avance, quitte à bénéficier par moments du sillage d’une moto ne pouvant aller plus vite. Il a maintenu l’écart dans les rues de Sanremo sur ses poursuivants enclins à se surveiller.

A 27 ans, le Slovène a remporté sa première grande classique. Ancien champion du monde juniors puis espoirs, il s’est surtout fait connaître en étant l’inventeur d’une position très aérodynamique dans les descentes, désormais interdite par le règlement.

Double vainqueur d’étape l’an passé sur le Tour de France, il avait assorti son second succès d’un geste sans équivoque, pour fermer la bouche aux détracteurs de l’équipe Bahrain laquelle avait fait auparavant l’objet d’une perquisition pour soupçons de dopage.

Cette fois, Mohoric a réalisé un numéro de haute voltige pour poursuivre la série de son équipe, victorieuse en octobre dernier de Paris-Roubaix grâce à l’Italien Sonny Colbrelli. " J’ai pris des risques dans la descente mais c’est ce qui m’a permis d’aller chercher la victoire. C’était ma seule chance, à condition d’éviter l’erreur ", a commenté le Slovène qui a utilisé une selle télescopique de VTT pour adopter une position idéale dans son exercice favori avant de la remonter ensuite.

Pogacar maître-artificier

" J’ai pensé à cette course tout l’hiver, je savais que cette course pouvait me correspondre ", a estimé Mohoric qui a dit avoir vu ses espérances s’évanouir par la maxi-chute survenue au début du mois aux Strade Bianche. " Heureusement j’ai pu continuer à m’entraîner ".

Derrière lui, Anthony Turgis a signé son meilleur résultat (2e), à 2 secondes du vainqueur. Le Français, parti en contre-attaque sous la flamme rouge, a précédé le premier groupe réglé par Mathieu van der Poel, le Néerlandais brillant et omniprésent pour sa première course de la saison tant dans la Cipressa que dans le Poggio, les deux dernières ascensions de la course.

La Cipressa, grimpée à grande vitesse par les hommes de Pogacar, a réduit le peloton à une trentaine d’unités. Le Poggio a été utilisé par le vainqueur du Tour, maître-artificier, pour dynamiter le groupe, par quatre accélérations successives.

Mais van Aert, vigilant, et van der Poel ont gardé le contact avec le Slovène, tout comme le Danois Sören Kragh Andersen, le premier à basculer au sommet avec ses trois compagnons.

Avec quelques longueurs d’avance sur Mohoric qui allait prendre les devants dans la descente, en évitant de peu la sortie de route. " L’attaque de Mohoric ne m’a pas surpris ", a commenté lucidement van Aert. " S’il était encore là après la montée, j’étais sûr qu’il essaierait quelque chose dans la descente ".

Antienne habituelle dans le final des classiques, le Belge a expliqué n’avoir pas trouvé le concours espéré ensuite: " Il n’y avait pas beaucoup de collaboration. J’ai couru pour gagner, comme toujours. Mathieu van der Poel aussi mais les autres ont vite pensé au podium. C’est leur droit mais je préfère me battre. "

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