Ils étaient prêts à renoncer à la Coupe du monde plutôt que de devoir jouer contre la Russie: la Suède et la République tchèque s’affrontent jeudi soir dans une première manche de barrages du Mondial-2022 marqué par un prélude géopolitico-sportif.

Privées de leurs attaquants vedettes Zlatan Ibrahimovic, suspendu, et Patrick Schick, blessé, les deux nations se disputent une place pour retrouver les Polonais, qualifiés directement pour le match décisif le 29 mars après l’éviction des Russes.

Dans un bras de fer salué pour sa fermeté après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les trois pays avaient tous menacé il y a trois semaines de boycotter une éventuelle rencontre contre la sélection russe, quitte à renoncer au Mondial qatari.

" Le football peut sembler assez dérisoire dans ce contexte, mais je crois que c’est important de faire ce qu’on peut pour que les choses aillent dans le bon sens ", s’est félicité le sélectionneur suédois, Janne Andersson.

Après avoir un temps évoqué un match sur terrain neutre pour les Russes, la Fifa avait finalement exclu la sélection russe de la course à la qualification, en sanction de l’invasion de l’Ukraine.

Avec cette victoire politique en poche, il s’agit désormais de se reconcentrer sur le terrain sportif, même quand l’esprit a dû mal à se défaire des images de la guerre, observe Andersson.

" Un match difficile "

" C’est le devoir de chacun de garder la joie intacte. Cela peut être lourd, mais on doit essayer. Si l’on abandonne et qu’on se noie dans le chagrin, on accroît la misère du monde ", philosophe-t-il.

A domicile dans la Friends Arena de Solna en banlieue de Stockholm, " ça va être un match difficile et on va tout faire pour le gagner ".

Si la Suède a – mollement – protesté contre le fait que la Pologne n’hérite pas d’un nouvel adversaire pour garantir l’équité des barrages, la République tchèque voit le cahier des charges inchangé: deux matches à gagner, et un Mondial au bout.

" Rien n’a changé pour nous. Nous nous sommes préparés pour la Suède depuis plusieurs mois et nous avons également analysé le jeu polonais ", souligne le sélectionneur tchèque Jaroslav Silhavy.

" Nous voulons être prêts du mieux possible et nous battre pour la place au Mondial ".

La Suède avait une qualification directe pour le Mondial au bout des doigts à l’automne dernier mais a brûlé ses cartouches en perdant d’abord en Géorgie (2-0) puis trois jours plus tard en Espagne (1-0).

Coupable d’un coup d’épaule à la dernière minute du match contre l’Espagne, Ibrahimovic avait écopé d’un carton jaune, synonyme de suspension pour le premier match des barrages.

Au revoir Zlatan?

Verra-t-on encore " Ibra " en " blågul " (bleu et jaune, les couleurs de la Suède) ? Jeudi en conférence de presse, le vétéran de 40 ans, qui avait fait son très attendu retour en sélection l’an dernier, a juré qu’il continuerait " jusqu’au bout ".

L’Italie et le Portugal jouent gros jeudi dans les matches de qualifications pour la Coupe du monde 2022 au Qatar en affrontant respectivement la Macédoine du Nord et la Turquie, tout autre résultat qu’une victoire les éliminant de la phase finale.

Finalement forfait sur blessure pour l’Euro peu après son retour, son absence au Mondial, n’en déplaise à sa longévité impressionnante, risque fort de voir s’envoler les chances de le voir dans une grande compétition internationale.

Le buteur aux 120 capes et 62 buts a d’ailleurs prévenu qu’il ne pourrait pas jouer 90 minutes contre la Pologne, à cause de son physique de " vieux gars ".

La République tchèque, elle, rêve de retrouver une Coupe du Monde qu’elle a disputée pour la dernière fois en 2006, après un quart de finale prometteur à l’Euro l’été dernier.

Qualifiée pour les barrages via la Ligue des nations, l’équipe reste sur deux victoires en poules et est invaincue lors des cinq dernières rencontres.

Outre sa star Schick – 17 réalisations en 33 sélections, co-meilleur buteur du dernier Euro avec cinq réalisations – la République tchèque sera aussi privée de plusieurs joueurs importants, dont Vladimir Coufal (West Ham) et Tomas Kalas (Bristol).

Les Tchèques, qui devaient embarquer mardi pour la Suède, ont dû par ailleurs reporter d’une journée leur départ en raison d’une avarie sur leur avion.

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