Le coup d’envoi de la sixième édition du Festival du film indépendant libanais a eu lieu lundi soir sous le haut patronage des ambassades du Canada et de la Suède à Station Beirut. Le festival se poursuivra jusqu’au 3 septembre 2022.

C’est un rendez-vous immanquable pour les friands de films indépendants. Le Festival du film indépendant libanais marque sa 6e édition à Station Beirut les 1, 2 et 3 septembre à partir de 10h. L’entrée y est libre et le Festival est ouvert à tout public. Sous le haut patronage des ambassades du Canada et de la Suède, le Festival projette plus de 100 films et discerne des prix dans 28 catégories différentes: courts-métrages, longs-métrages, documentaires, animations, etc., réalisés par des cinéastes indépendants et des étudiants en cinéma. Tous les films libanais y sont projetés en avant-première, mais le Festival compte également des productions anglaises, américaines et allemandes, avec la participation de plus de 35 pays différents. Cette année, le jury est composé d’illustres artistes et journalistes locaux et internationaux dont Talal al-Jurdi (acteur libanais), Kazem Fayad (réalisateur libanais), Mohamad Attieh (acteur égyptien), Alexandra Scott (journaliste canadienne) et Linda Tamim (journaliste libanaise).

Pour Linda Tamim, le Festival est porteur d’une lueur d’espoir, incarnée notamment par les jeunes qui souhaitent revenir au pays mais aussi par ceux qui y demeurent en dépit des crises existentielles. Elle nous confie avoir été agréablement surprise par le niveau des productions locales, réalisées dans un contexte difficile. Le Festival du film indépendant libanais est également le seul festival au Liban qui ne passe pas par la censure.

Entretien avec Gauthier Raad, réalisateur indépendant, directeur et fondateur du Festival du film indépendant libanais.

Lancé en 2016, le Festival du film indépendant libanais est à sa sixième édition cette année. Comment cela est encore possible, compte tenu de la crise aigüe que traverse le Liban?

Le Festival continue envers et contre tout, parce que nous sommes une équipe soudée et nous faisons tout notre possible pour soutenir les artistes. La situation du pays est en effet préoccupante, mais pour l’amour du cinéma, les obstacles deviennent des défis qu’on surmonte avec patience et ambition.

Quels sont les films les plus marquants de la sélection? Y aurait-il des thèmes prédominants?

Tous les films sont importants et marquants, chacun à sa manière. Cela  dit, je voudrais citer trois films qui ont été pour moi un coup de cœur. Le film Conversations with an Actress d’Estephan Khattar, un film qui documente une discussion entre le réalisateur et l’actrice, basé sur des échanges intimes entre eux; le film The Sun Sets on Beirut de Daniela Stephan, un film qui, au-delà de son histoire, s’attaque à des sujets sensibles suite à l’explosion du 4 août 2020; le film The Giant Taro Root de Samir el-Kawas qui porte sur l’histoire d’un village divisé en deux.

Cela dit, on ressent dans toutes les productions l’impact psychologique des événements qui accablent le Liban ces dernières années. Au final, l’art n’est autre qu’une réflexion de la réalité.

Parlez-nous de l’atelier proposé parallèlement au festival.

L’atelier est animé par Kazem Fayad. ll aborde le thème du monde du business au sein du septième art.

Comment se fait-il que vous ne passez pas par la Sûreté générale?

C’est en effet une grosse responsabilité que nous assumons, car nous sommes soucieux de rester libres et indépendants. Nous ne sommes jamais passés par la Sûreté générale. L’événement est catégorisé "privé" et se tient en plein air et non pas dans une salle de cinéma, c’est cela qui permet cette liberté.

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