Mardi soir, les noms des prétendants aux statuettes dorées qui font tant rêver seront dévoilés. À Hollywood, on s’attend à ce que l’Académie reconnaisse les films à grand succès, en particulier le film Top Gun: Maverick qui a fait le plein dans les salles obscures un peu partout dans le monde.

Le long-métrage où joue Tom Cruise semble faire la course en tête pour l’Oscar du meilleur film, récompense la plus recherchée du cinéma américain et pas que. Les nominations si attendues doivent être annoncées depuis Los Angeles par les acteurs Riz Ahmed (Sound of Metal) et Allison Williams (Girls) à partir de 13h30 GMT (15h30 heure de Beyrouth) aujourd’hui, avant la grande soirée qui regroupera les vainqueurs, prévue le 12 mars. Derrière les avions de chasse de Top Gun, Avatar 2: The Way of Water, Black Panther: Wakanda Forever mais aussi le surréaliste et déjanté Everything Everywhere All at Once ou le très personnel The Fabelmans de Steven Spielberg font la course aux récompenses. D’autres citent encore la comédie irlandaise The Banshees of Inisherin, le biopic sur le king Elvis, et Tár avec Cate Blanchett.

"Cette année est l’une des plus incertaines", résume le journaliste spécialisé Clayton Davis du magazine Variety. Il dit avoir parlé "plus que n’importe quelle année  à de nombreuses sources parmi les votants de l’Académie des arts et sciences du cinéma pour sonder leurs votes et tenter d’y voir plus clair. "Et je n’en ai jamais su aussi peu de toute ma carrière!",ajoute-t-il. Des prédictions rendues encore plus compliquées par le récent afflux de nouveaux membres de l’Académie venus de l’étranger, et à qui certains attribuent par exemple le succès du film sud-coréen Parasite en 2020. "Des œuvres étrangères ont passé le coche ces dernières années, et je pense que ça va continuer de grimper", ajoute Clayton Davis.

Le long métrage allemand All Quiet on The Western Front arrive renforcé des nominations aux Bafta britanniques, tandis que le film d’action indien RRR, qui ne s’embarrasse pas de délicatesse, arrive lui aussi avec de très forts soutiens.

Dans les catégories individuelles, Brendan Fraser (The Whale), Colin Farrell (The Banshees of Inisherin) et Austin Butler (Elvis) font déjà figure de favoris pour l’Oscar du meilleur acteur. Cate Blanchett, qui a déjà raflé deux statuettes, et Michelle Yeoh, pour son rôle dans Everything Everywhere All at Once, devraient être en lice pour l’Oscar de la meilleure actrice.

L’acteur Ke Huy Quan (Everything Everywhere All at Once), qui est apparu enfant dans Indiana Jones et le Temple Maudit il y a près de quarante ans, devrait marquer son grand retour et figurer dans la catégorie du meilleur second rôle. Angela Bassett (Black Panther: Wakanda Forever) devrait également apparaître dans la catégorie du meilleur second rôle féminin. Elle deviendrait ainsi la première star d’un film Marvel à être nommée aux Oscars.

Steven Spielberg devrait, lui, être nommé dans la catégorie du meilleur réalisateur pour son film autobiographique The Fabelmans.

Mais les audiences télévisées des remises de prix, y compris les Oscars, ont tendance à baisser, l’Académie ayant récompensé ces dernières années des films indépendants moins connus du grand public, tels que Nomadland et Coda. Nombre d’acteurs de cette industrie espèrent que les nominations seront équitablement réparties parmi les films grand public en 2022, très attendus du public après la pandémie.

Le deuxième volet de la saga de James Cameron, Avatar: The Way of Water, a dépassé la barre symbolique des 2 milliards de dollars au box-office le week-end dernier. Top Gun: Maverick, qui est sorti en mai dernier quand le sort des salles de cinéma était encore incertain, a rapporté environ 1,5 milliard de dollars. Il pourrait "remporter le prix du meilleur film", a estimé Clayton Davis.

Cette cérémonie clôt une année qui a encore été placée sous le signe du Covid-19 pour l’industrie du cinéma, mettant en difficulté des géants du secteur tels que Cineworld, numéro deux mondial de l’exploitation de salles de cinéma, qui a déposé le bilan cet automne.

Bélinda Ibrahim et AFP