Sapiosexuelle: nom féminin. Attirance sexuelle et/ou sentimentale pour les personnes intelligentes, ayant du charisme, du bagout et qui sont très instruites.

S’il était courant de déclarer "je rêve d’un homme ou d’une femme beau/belle, intelligent(e), romantique, belles mains, yeux revolvers…", ceci ne semble plus être le cas pour une certaine catégorie de personnes, majoritairement féminines, qui revendiquent leur sapiosexualité, témoignant ainsi d’une nouvelle exigence, plus importante que toutes les autres à leurs yeux, à savoir l’intelligence, qui devient de plus en plus rare à trouver et qui prend le pas sur les attributs de séduction classiques.

S’il faut à tout prix me classer dans une des strates des nombreuses personnalités alternatives avec lesquelles je cohabite, à mi-chemin entre les antivax (que je ne suis pas) et les provax (que je ne suis pas non plus), autant me placer dans celle des sapiosexuels; parmi cette faune – certes minoritaire – qui tombe sur le Q lorsque le QI de quelqu’un(e) l’interpelle! Pour moi, les mecs à tablettes et les corps olympiques m’ont toujours laissée de marbre. Je nivelle par le haut pour me donner toutes les chances de pratiquer mon sport favori: faire du patinage artistique sur une belle surface lisse à base de… matière grise! Oui oui, ces patinoires réservées aux élites du verbe existent! Et si, par malheur, le faux pas de danse survenait, me retirer poliment sans trop de casse.

Bien avant de prendre ma retraite libidinale, tenir le crachoir à un homme qui débiterait une litanie d’inepties répétitives et assidues, dans une vaine tentative d’attirer un brin de mon attention, était d’ores et déjà voué à l’échec. Que serait-ce alors maintenant? Au moment où, dans la vie de toute femme dans la tranche des sixty, les hormones sont chahutées et la libido davantage stired que shaken.

Quel chromosomé Y, digne de cette appellation, tenterait le pari – aussi risqué que de faire du deltaplane (incroyable ce que les variants du Covid se répliquent vite, même au sein de ce texte) avec un parachute troué –, juste pour attirer mon attention déjà déficiente, voguant dans des ailleurs fantasmatiques dans lesquelles des correspondances épistolaires se suivraient sans jamais se ressembler, missive après missive? Essayant, dans la foulée de leur envol, de me distraire du roman en cours que je rédige en volant de précieuses minutes à mon travail et à mon sommeil. Savent-ils, ces messieurs, que le mot est l’arme de séduction la plus redoutable et qu’il ne suffit pas de vous servir lesdits mots sur un plateau, sous votre nez, pour vous charmer, mais de savoir les manier avec la dextérité que seuls ceux qui écrivent avec leurs tripes possèdent?

Parole, parole, parole… Dalida l’a chanté et Alain Delon l’a récité. Remballez vos piètres atouts de séductions. En revanche, pour les caramels, bonbons et chocolats, je suis preneuse, oh oui, et soyez généreux, puisque je dois partager avec mes gourmandes de copines et rester fidèle à notre Credo: une tablette de chocolat pour toutes, un (seul) carré pour chacune (noir à 70% de cacao).

Je garde bien sûr la moitié de la tablette (de chocolat entendons-nous bien) pour moi…