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The Disappearing act, une exposition qui se tient à la galerie Modallal du 11 juillet au 1er septembre 2023, dévoile l’univers de l’artiste Fadi el-Chamaa et son évolution à travers une série d’œuvres réalisées sur une période de dix ans.

Le nom de l’artiste, El-Chamaa ("la bougie"), résonne à l’unisson du titre de l’exposition, The Disappearing act, et s’accorde sur le thème de l’éphémère, à l’instar de cette flamme vacillante qui risque de s’éteindre au moindre souffle.

Les œuvres de l’artiste, tableaux et installations, font aussi écho au titre de l’exposition pour rappeler la fragilité de l’existence et la finitude de l’être.

Sur les toiles ou en suspension, s’ouvre un monde lumineux et éthéré, un univers d’abstraction inspiré de Miro, Klee et Kandinsky, façonné par la magie des formes et des couleurs, une sorte d’interaction joyeuse et ludique entre la réalité consciente et inconsciente de l’artiste et sa reconnexion avec l’enfant qui joue et s’amuse dans une totale insouciance, un vrai lâcher prise.

El-Chamaa nous pousse ainsi à explorer un monde intérieur, à prendre conscience de l’étrange dualité entre immanence et transcendance, solidité et fragilité, à tirer de la fugacité du moment la rage de vivre dans la plénitude de l’instant pour en savourer l’intensité exacerbée par la sensation de finitude.

L’artiste nous entraîne alors dans une sorte d’apesanteur, à l’instar de ces formes évanescentes et aériennes qui s’échappent d’un corps solidement ancré dans le sol, bulles transparentes ou colorées sur fond rose pastel ou vert tendre, qui s’envolent, légères et aériennes, hors de la toile, belles, immatérielles, prêtes à éclater…

Ainsi, une série de portraits défilent sous nos yeux: des têtes informes symbolisant ce bouillonnement d’idées ou flux d’énergie créatrice qui transcende la matière – matière représentée par un buste noir aussi pesant qu’une chape de plomb.

Dans certaines installations, les toiles prennent une autre dimension; froissées, triturées, enroulées, pendues au plafond comme un vulgaire linge, elles permettent une sorte d’autodérision, de distanciation ou de questionnement sur le devenir de l’œuvre d’art. Leur pérennité se trouve ainsi remise en question.

Il s’agit d’un rappel que la création artistique, à l’instar de la vie, est transformation, constante évolution et métamorphose. Un rappel que rien n’est immuable, que ce qui s’anéantit ne disparaît que pour revivre une vie nouvelle, sous une autre forme, une autre dimension – un perpétuel recommencement rappelant le cycle des saisons, un horizon à l’infini, une espérance éternelle.

Un temps de visite dont on voudrait suspendre le vol… à découvrir jusqu’au 1er septembre 2023.

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