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François Mauduit, ex-soliste de Maurice Béjart, présente son ballet Dans les yeux d’Audrey, un hommage vibrant à Audrey Hepburn, mêlant glamour hollywoodien et intimité de l’icône.

François Mauduit, chorégraphe de 40 ans et ancien soliste de la compagnie de Maurice Béjart, a présenté, mardi, à Paris, son dernier ballet, Dans les yeux d’Audrey. Cette création néo-classique, portée par sa compagnie éponyme, rend un hommage aussi brillant qu’émouvant à la légendaire actrice Audrey Hepburn, icône intemporelle du 7ème art.

Le défi était de taille: retracer en danse les 60 années de la vie d’Audrey Hepburn, de 1929 à 1993. François Mauduit a relevé ce challenge avec brio, en combinant "le côté lumineux et inspirant de l’icône, de la star" avec "sa vie intime et son rêve de devenir ballerine". Un voyage chorégraphique passionnant, qui permet d’explorer différents styles et époques, sur des musiques allant de Leonard Bernstein à Léo Ferré.

Sur scène, les danseurs évoluent sur pointes, dans des tableaux tantôt très classiques, évoquant le style de George Balanchine, tantôt plus contemporains, rappelant l’univers de Maurice Béjart. "Même si je n’ai pas son talent", sourit modestement François Mauduit, qui fut soliste pendant quatre ans dans la compagnie du célèbre chorégraphe installé en Suisse.

Le parcours de François Mauduit est atypique. Il a débuté la danse tardivement, à 14 ans, avant d’intégrer le Conservatoire de Paris puis l’école de danse de l’Opéra de Paris. Mais c’est auprès de Maurice Béjart qu’il s’épanouit réellement, avant de fonder sa propre compagnie il y a 18 ans.

Depuis, François Mauduit s’attache à prouver qu’"avec n’importe quelle histoire, on peut faire de la création utilisant du vocabulaire classique". Pour lui, la danse classique peut être "vivante, vivre avec son temps, traiter de son temps", loin des clichés qui la cantonnent parfois à un art figé et poussiéreux.

Autre credo du chorégraphe: "amener le ballet sur pointes partout", y compris dans les petites et moyennes villes. Ses créations, comme Pluie d’Étoiles Story, Roméo et Juliette ou Cléopâtre, se dansent ainsi à Dax, Draveil ou La Teste-de-Buch, tandis que Dans les yeux d’Audrey passera par Sens en juin et Saint-Malo en septembre, après une escale à Bollène.

Une démarche qui tranche avec les "grosses productions un peu standardisées" qui tournent dans les Zéniths et que François Mauduit juge peu "représentatives de la danse classique en 2024". À l’inverse, il regrette que les excellentes compagnies des maisons prestigieuses, comme les opéras de Paris, Bordeaux ou Toulouse, ne tournent pas suffisamment.

Avec sa troupe de douze danseurs installés à Toulouse, François Mauduit revendique une cinquantaine de spectacles par saison et pas moins de 80 ballets créés en 18 ans. Un bilan impressionnant, qui témoigne de la vitalité et de l’inventivité de ce chorégraphe hors normes.

Avec ce ballet, François Mauduit réalise en quelque sorte le rêve inachevé d’Audrey Hepburn et prouve avec éclat que la danse classique a encore tant à nous dire sur notre époque et sur nous-mêmes.

Avec AFP

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