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Deux romans récents explorent la guerre russo-finlandaise, soulignant la résilience des soldats et des femmes face à l’adversité.

À la fin de 1939, l’invasion de la Finlande par l’URSS a suscité l’indignation mondiale. Ce petit pays, qui a résisté courageusement, inspire aujourd’hui deux romans de la rentrée littéraire, chacun explorant un aspect différent du conflit, côté hommes et côté femmes. Le conflit, également connu sous le nom de "guerre d’hiver" ou guerre soviéto-finlandaise, est au cœur de deux œuvres publiées récemment.

D’un côté, l’écrivain français Olivier Norek publie Les Guerriers de l’hiver aux éditions Michel Lafon, tandis que la Finlandaise Merja Mäki a sorti en 2022 Quand les oiseaux reviendront, traduit en français deux ans plus tard aux éditions Charleston.

Le premier roman se concentre sur les soldats, tandis que le second est une fresque de plus de 500 pages qui explore la résilience des femmes finlandaises face à l’avancée de l’Armée rouge. Ce dernier est qualifié de "roman saisissant et universel sur l’exil" par l’ambassade de Finlande à Paris.

Olivier Norek, ancien policier devenu auteur de thrillers, aborde ici un défi en changeant de registre pour se tourner vers le roman historique. Raconter l’histoire d’un pays dont il ne parle pas la langue représentait un défi de taille.

L’intérêt de Norek pour cette guerre est né de sa fascination pour Simo Häyhä, surnommé la "Mort blanche", tireur d’élite redoutable qui aurait abattu plus de 500 ennemis. Simo Häyhä, homme de peu de mots, a vécu dans l’ombre, loin des honneurs, après une carrière militaire marquée par son incroyable efficacité au front.

Norek explique: "Simo Häyhä était un homme taciturne. J’ai voulu relever un défi d’écriture: Simo ne prononce jamais un mot dans mon livre. Je sais si peu de choses sur lui que je veux respecter ce mystère, car il ne souhaitait pas qu’on en sache davantage."

Héros national, Häyhä a mené une vie simple dans sa campagne après avoir été gravement blessé par une balle qui lui a arraché la mâchoire lors de la guerre de Continuation (1941-1944). Il est décédé en 2002 à l’âge de 96 ans.

Quand une journaliste lui a demandé ce qu’il avait ressenti après son premier tir mortel, il a simplement répondu: "Le recul de mon arme." Norek ajoute: "D’après ce que j’ai appris de ceux qui l’ont connu, Simo n’était pas du genre à se vanter."

Ce type de récit, qui plonge dans le quotidien des soldats au front avec un réalisme minutieux tout en incluant une part de fiction, est peu courant en Finlande où l’accent a historiquement été mis sur les aspects techniques de la guerre.

Après 113 jours de combat, l’Union soviétique, malgré une supériorité matérielle écrasante, mais mal adaptée, n’a guère progressé en Finlande, subissant des pertes énormes. Le conflit s’est terminé par un traité permettant à l’URSS d’annexer la Carélie.

"L’enseignement de cette guerre, c’est la tendance des Russes à sous-estimer leur adversaire, en commençant de manière triomphante pour finalement trébucher. Et ce manque de considération pour leurs propres soldats", conclut Olivier Norek, auteur des Guerriers de l’hiver.

Avec AFP

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