La zone G désigne une zone hypothétique du vagin qui serait extrêmement érogène et dont la stimulation amènerait à un orgasme de manière très rapide. Le point G se présenterait sous la forme d’une petite bille d’environ un centimètre.

Qu’il vente, pleuve ou neige, les articles qui soulèvent le plus d’intérêt sont ceux qui concernent de près ou de loin la sexualité. Telle est la conclusion des statistiques (chiffrées) des articles les plus lus dans la section Culture d’Ici Beyrouth. Troublant quand même, surtout lorsque l’inspiration n’est pas au rendez-vous et que se replier en mode fœtus est plus à l’ordre du jour que de s’allonger les jambes en compas. Dehors fait peur. Dehors il fait glacial. Dehors est loin d’être sexy. Et pourtant, on se sent sommé-e de faire le trottoir, histoire de rester conforme à la formule gagnante: le sexe. J’ai pensé parler du sexe des anges, par décence envers l’horreur de la guerre infligée par la Russie à l’Ukraine; de ces anges ailés qui sont tous les jours les victimes de la folie des hommes… Mais non, ça ne va pas doper l’audience, loin de là. Les lecteurs veulent du burn-in, même si on est en burn-out. Ils recherchent l’incendiaire, le sulfureux, la braise. Qu’à cela ne tienne!

Allons de ce pas à la recherche du point G; de ce point précis évocateur de tous les plaisirs; cet Himalaya que tant de femmes tentent de grimper sans atteindre les sommets culminants de l’ivresse promise. Et si le point G ne se trouvait pas dans un repli précis de l’anatomie féminine, mais plutôt entre les deux lettres qui encadrent le mot autour duquel tous les nombrilistes convergent? Ego? Ce G entre deux innocentes voyelles. Le E pour l’émotion (que procure l’idée d’être placé juste avant le G) et le O pour l’ovation (debout) après que le G a été enfin flatté, pomponné, lustré. Le point G est une construction mentale qui va de pair avec les souffrants du narcissisme des petites différences, cherchant sans cesse la reconnaissance, moulés dans un carcan vieillot, éculé à souhait… les "non, moi, moi, moi…" qui fusent avant même qu’une question ne soit posée. Le problème avec le monde actuel, c’est qu’il n’y a que des chefs sans bataillons. Faire la guerre à l’horizontale, à la verticale, à la pyramidale? Il n’est pas question de position ici, encore moins du Kama Sutra des tactiques. Aucune d’entre elles ne sera gagnante tant qu’il y a des rois et des reines sans royaumes.

Il faut beaucoup d’humilité pour accepter l’échec, l’impuissance, l’insuffisance et l’incapacité. Il en faut aussi pour accepter ses propres limites. Dire "je ne sais pas" lorsqu’il le faut. Il n’y a aucune honte à ne pas savoir tout maîtriser, bien au contraire, il est ridicule de prétendre tout savoir. Si seulement ce point G dans le mot ego se transformait en un générateur de générosité, de grandeur d’âme… ceci éviterait moult conflits qui mènent, au final, uniquement les envieux-ses et jaloux-ses à leur perte et créent des ambiances délétères, à fuir absolument par peur de contagion.

Et non, ce ne sont pas les masques anti-Covid qui agiront… D’ailleurs la pandémie a cédé la place à la troisième guerre mondiale, générée par des egos souffrants de failles narcissiques qu’aucuns trophées ne sauraient colmater.