La sensitive ou mimosa pudica est une plante étonnante dont le feuillage, très découpé, se ferme quand on le touche. Habituée aux climats tropicaux chauds et humides, elle se cultive uniquement en pot. Le terme de sensitivité en botanique n’a rien de scientifique. Il s’agit de plantes qui réagissent par de visibles mouvements à un changement de condition. Il peut s’agir d’un simple contact. Ces réactions ont plusieurs causes qui engagent généralement la survie de la plante en la protégeant des aléas météorologiques, en l’orientant de manière optimale à sa croissance et à sa multiplication, en la protégeant de certains prédateurs, ou en lui permettant de se nourrir dans le cas des plantes carnivores.

Il en est de même pour les personnes hypersensibles…

Ça y est, à 60 ans, elles pleurent pour un rien. Tout ou presque les chiffonne. Elles se transforment en traqueuses de blessures d’amour-propre à temps plein. Occupées à passer au peigne fin chaque mot qui leur est adressé. Elles essaient même de lire entre les lignes, et pourquoi pas, tenter de confirmer leurs doutes en tirant les tarots. Les sexas cherchent à s’ancrer, mais sans se planter! D’ailleurs, leur lexique s’est métamorphosé. Elles parlent de méditation, d’énergies positives, de vibrations à inverser (à défaut de vibromasseurs), de prise de conscience de leur corps, de surtout rester à son écoute, parce que le corps leur parle, et d’ailleurs, elles dialoguent souvent avec lui. Il leur arrive même de lui hurler dessus, lorsqu’il se rebelle suite aux contorsions qu’elles lui infligent durant leurs séances de yoga qui tyrannisent ses articulations. À défaut de se faire tenir la chandelle, elles font la chandelle avant d’enchaîner sur le "mode régression fœtal" en se ramassant jusqu’à devenir un petit tas qui s’arcboute, histoire de pratiquer les élongations des muscles endoloris. Oui, les sexas sont des femmes à part, perdues entre les quinquas et les septuas, cherchant à vivre les dix ans qui les séparent de la vraie vieillesse (parce que là, c’est encore l’antichambre) en faisant remonter la machine du temps, à savoir faire en sorte d’avoir un look de quinqua. Et ça leur réussit. Aujourd’hui, clamer haut et fort son âge biologique est devenu tendance. Surtout lorsqu’on va invariablement les prendre pour des cachottières. "Ah non, impossible! Quel âge ont tes enfants? À quel âge t’es-tu mariée? À 14 ans? Quoi? Tu as soixante ans! Je rêve!" (Et l’ego qui se prend un coup de lifting immédiat)… Il suffit de s’entendre dire ça pour léviter et surenchérir, le timbre fier: "Mais attention, je n’ai pas fait de lifting!"…

Les sexas se divisent en deux catégories: celles qui sont encore "into vagina business" et celles qui ont tiré un trait sur les galipettes.

Le secret des sexas bien dans leur peau se décompte, pour celles qui maintiennent une activité sexuelle fréquente et épanouissante, en orgasmes. En revanche, pour celles qui ont investi leur capital émotionnel du côté des amies-pour-la-vie, demeurant sur le qui-vive, à l’affut (et à la merci) du moindre bémol qui viendrait troubler leurs idéaux-desquels-elles-ne-dérogent-pas, leur vie est loin d’être un long fleuve tranquille, même si elles se transforment à chaque déception… en femme fontaine.

Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas de sexe, loin de là. Elles, ces sexas-là, elles pleurent dans les chaumières… comme une Madeleine…(Pas celle de Proust)…

PS: Attention FRAGILE! À manipuler avec précaution!