Enfoui à plus d’un mètre sous terre, le sarcophage de plomb en bon état de conservation, découvert lors de fouilles archéologiques a été extrait de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Il sera ouvert à l’Institut médico-légal de Toulouse où il livrera ses secrets tant attendus, " dans le respect " de la législation sur les restes humains.

Une caméra endoscopique a permis une première exploration de l’intérieur du sarcophage, sans l’ouvrir: la partie haute du squelette du défunt, des restes de végétaux sous sa tête, peut-être des cheveux, du textile ainsi qu’un objet non encore identifié.

Extraite de la cathédrale mardi dernier, la sépulture a été déposée dans un lieu sécurisé en attendant d’être envoyée " très prochainement " à l’Institut médico-légal de Toulouse, a indiqué l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) lors d’une conférence de presse.

Des médecins légistes et des scientifiques y ouvriront le sarcophage pour en étudier les ossements du défunt et autres objets, afin d’identifier son sexe et son état de santé, et " d’affiner " par une datation au carbone 14 une chronologie encore incertaine, a indiqué Christophe Besnier, responsable scientifique des fouilles.

" Le sarcophage se situe sous des remblais contenant du mobilier du XIVe siècle… s’il s’avère qu’il s’agit bien d’un sarcophage du Moyen-Âge, on est sur une pratique d’inhumation extrêmement rare ", a-t-il commenté.

Les études pourraient aussi renseigner sur le rang du défunt, appartenant a priori à une élite ecclésiastique ou laïque.

Mais " un corps humain n’est pas un objet archéologique ", a relevé Dominique Garcia, président de l’Inrap. " En tant que reste humain, c’est le code civil qui s’applique et les archéologues vont l’étudier en tant que tel ".

Une fois les études réalisées, le sarcophage sera restitué " non pas comme objet archéologique mais comme un bien anthropologique ". Quelle sera sa dernière demeure? La piste d’une " ré-inhumation " à Notre-Dame est à l’étude, selon l’Inrap.