À la tête du " Festival des Rencontres des Auteurs Francophones " et de " La Maison de France et d’Europe " se trouve une  véritable fée de la littérature qui carbure à 1000 à l’heure avec un tas de projets dans la tête et sur le terrain. Activiste littéraire à temps plein, Sandrine Mehrez Kukurudz est tout simplement une superwoman qui défend la francophonie comme personne aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Elle a tissé un réseau qui ne cesse de croître et jeté des ponts entre les auteurs francophones du monde entier. Entretien … 

Vous êtes autrice. Parlez-nous de vos ouvrages et ce qui vous a amenée à mettre en valeur les écrits des autres…

J’écris depuis toujours, comme beaucoup d ‘auteurs que j’ai le plaisir de rencontrer depuis deux ans. J’ai d’ailleurs conservé le livre de mes premiers poèmes rédigés à l’âge de 7 ans.

J’ai ensuite couché toutes mes émotions sur papier. Celle d’une adolescente pleine de questionnements à l’adolescence, celle d’une femme face aux affres de la vie et j’ai écrit mes premiers romans vers 20 ans. Romans inachevés, jusqu’à ce jour de 2013 où je me suis levée un matin, avec la conviction que le temps était venu de poursuivre ce rêve de toujours. Pendant 3 semaines j’ai écrit de 5 à 10 heures du matin. Puis j’ai laissé reposer ce premier manuscrit encore cinq ans avant de l’achever. Le 2ᵉ puis le 3ᵉ ont été écrits dans la foulée. Le troisième est toujours en cours de correction, car avec Rencontre des Auteurs Francophones, je me mets un peu en second plan. Je n’ai plus vraiment de temps à consacrer à ma propre écriture et cela me frustre énormément. Mais quel bonheur d’animer ce réseau !

C’est en rencontrant nombre d’auteurs en manque de visibilité que j’ai eu envie de les aider. Je suis communicante depuis plus de 25 ans. J’avais envie de combiner mon expertise professionnelle à mon amour des livres et de la langue française.

Comment est née la " Rencontre des auteurs francophones " ? Et où en êtes-vous aujourd’hui ?

Rencontre des Auteurs Francophones est née en 2020, l’année du cinquantenaire de la Francophonie. Une envie de réunir des auteurs francophones des Amériques au travers de rendez-vous dans le pays. Et puis la covid est arrivée et le projet a changé de cap. Il est devenu international en accueillant des auteurs du monde entier. Aujourd’hui, le réseau compte 289 auteurs membres de 39 pays. Il s’est aussi transformé en plateforme : un blog quotidien alimenté par plus de 40 auteurs contributeurs, des rendez-vous virtuels comme le Café Littéraire, le forum des auteurs ou des lectures mensuelles. Et puis les émissions et interviews des auteurs. Plus de 50 émissions ont été réalisées à ce jour et sont diffusées sur la chaine Rencontre des Auteurs Francophones sur YouTube.

Enfin, les événements en présentiel ont repris avec succès à New York en juin et c’était un vrai bonheur de retrouver les lecteurs !

Quelles sont les conditions requises pour faire partie de ce réseau ?

Je travaille avec les auteurs en direct ou les maisons d’édition. Nous sélectionnons ensemble les titres qui ont le plus de chance de rencontrer leur public aux États-Unis. Après, pour les auteurs autoédités, nos comités de lecture lisent et sélectionnent les ouvrages retenus. Deux conditions sine qua none : avoir une jolie écriture et savoir raconter une histoire (pour les ouvrages de fiction).

Vous êtes à la tête de la " Maison de France et de l’Europe ", pouvez-vous nous en dire davantage ?

Depuis plus de 15 ans, nous œuvrons avec Paul Bensabat et Rod Kukurudz pour la promotion de l’excellence française et francophone aux États-Unis. Nous avons signé et produit de fabuleux événements dont Best of France sur Times Square avec un demi-million de visiteurs et 180 entreprises sur deux jours. Nous avons organisé pour l’association The French Will Never Forget les 70 ans de D-day en larguant 1 million de pétales de roses sur la Statue de la Liberté ou en montant deux " tours jumelles "place du Trocadéro à Paris pour commémorer le dixième anniversaire de 9/11. Ce projet de Maison de la France et de l’Europe vient donc compléter des années de travail ensemble. Sandrine Bensabat a rejoint notre équipe.

Cette maison de 800 m2 sera le lieu de promotion B2B des entreprises désirant se développer sur le marché américain. Nous leur offrirons des opérations clefs en main et à la carte pour répondre à leurs envies.

Le lieu accueille aussi un bel espace culturel grâce à la librairie et le salon de Rencontre des Auteurs Francophones. Ce sera le seul espace de la maison vraiment grand public.

Vous annoncez une première : un salon du livre francophone à New York pour novembre 2022. Comment avez-vous organisé cela et quel est le nombre de participants jusque-là ?

Nous avons deux rendez-vous pour le mois de novembre à New York après notre participation au salon du livre de Mons (Belgique).

Le Festival des auteurs Francophones en Amérique au très prestigieux et iconique Nation Arts Club de New York. Rencontre des Auteurs Francophones a été invité l’an dernier à créer ce nouveau rendez-vous et devant ce succès, date a été immédiatement prise pour 2022. L’année dernière, à cause des restrictions sanitaires, nous avons été contraints de limiter les auteurs et le public. Malgré tout, 25 auteurs de 9 pays étaient au rendez-vous et plus de 200 visiteurs ont passé 3 heures de bonheur littéraire avec nos auteurs.

Cette année, nous aurons plus d’auteurs, un programme plus dense et espérons bien plus de visiteurs. Nous rendrons également hommage au Petit Prince, écrit à New York et initialement édité en anglais. Le manuscrit original est toujours conservé à la Morgan Library de Manhattan. Cet hommage sera rendu avec la fondation LE Petit Prince et sous le parrainage des descendants d’Antoine de Saint-Exupery. Ce sera l’occasion aussi de lancer le livre hommage des écrivains de Rencontre des Auteurs Francophones. Un livre édité par le réseau et distribué dans le monde, réunissant des dizaines de textes, poèmes, illustrations, nouvelles… Enfin, les auteurs auront le plaisir de finir la soirée avec un diner sous la verrière centenaire du club, régalés par la cheffe des lieux.

Mais avant New York, les auteurs seront reçus à la Maison de la France et de l’Europe à Miami, pour trois jours de rencontres. Un vendredi de rencontres professionnelles, presse et universitaires, suivi d’un week-end d’échanges avec le grand public. Ce rendez-vous – soutenu notamment par les institutions locales – réservera également de jolies surprises (art visuel et programme musical entre autres).

Avez-vous d’autres projets en vue ?

Plein !

D’abord internationaliser la plateforme avec des ambassadeurs dans différents pays et monter des rencontres dans ces mêmes pays. L’idée est de commencer par la France, et de poursuivre les discussions avec la Suisse et Saigon, puis de travailler avec les réseaux qui se développent avec l’Afrique notamment. J’adorerais faire des opérations au Liban et je prie que ce beau pays qui m’est cher se relève pour pouvoir célébrer la francophonie. Je n’oublie pas que le Liban a accueilli pendant des années le second plus grand Salon du livre du monde !

Et puis nous allons développer plus encore la plateforme virtuelle avec plus d’auteurs, plus de partenaires, plus de pays représentés et plus de livres disponibles aux États-Unis !