C’est à Casoria, à quelques kilomètres de Naples, dans un lieu insoupçonné, que se trouve le musée d’art contemporain hors-norme, CAM ou " Contemporary Art Museum ". Art conceptuel, art africain dont quelques œuvres de l’école congolaise hyperréaliste, photographies inquiétantes et dénonciatrices, sculptures stimulantes, voire provocantes, ainsi qu’une œuvre de la Libanaise Marya Kazoun, fruit d’une performance réalisée il y a quelques années à la Biennale de Venise… La réputation du directeur du musée, Antonio Manfredi, n’est plus à faire. Il a réussi le pari de résister là où les hommes de bonne volonté font défaut. Dynamique, créatif et résilient… un hôte hors du commun, sculpteur qui a sillonné le monde, mais qui tient à son fief méridional. Le musée est un lieu de tous les paradoxes, implanté dans un territoire qui ne connait et ne pratique que l’art… de la survie.

C’est grâce aux élèves d’écoles environnantes ou même distantes que le musée s’autofinance, le directeur et le personnel ne percevant aucune aide ni aucun salaire de l’État italien. Antonio Manfredi ne baisse cependant pas les bras. Se battant sur tous les fronts, usant de mille subterfuges et mille provocations pour attirer l’attention du monde sur son musée, il continue d’accueillir les écoliers avec tous les honneurs dus à l’adolescence qui s’éveille à l’art et s’en émerveille, ou à attirer jeunes et adultes grâce à ses apéros-art, rendez-vous désormais incontournables de l’ère post-Covid. Se renouveler et proposer de nouvelles initiatives pour se catapulter dans le futur, telle semble être son credo.