Imaginez un bordel à Beyrouth tenu par une Oum Walid inoubliable. Un bordel à Beyrouth, quoi de plus banal, diriez-vous. Mais, si dans ce bordel se réunissent un leader palestinien et un autre chrétien, là, cela devient un bordel exceptionnel.

Revoir West Beyrouth de Ziad Doueiri, c’est effectuer un plongeon dans un univers où tout est dérisoire, sauf la vie. Et la guerre, la plus grande des dérision s’estompe ainsi en deux éclats de rire, entre les murs d’une maison close.

Victoire sur la mort rôdant sur les alentours; victoire sur la guerre, le début d’une guerre partie pour durer ad vitam, West Beyrouth c’est la preuve que l’art et donc la culture sont indestructibles.

Dérision, humour noir, jeu exceptionnel des acteurs, force des images, tous les ingrédients sont réunis pour nous rappeler qu’au-delà de la violence, au-delà des conflits meurtriers, la vie finit toujours par jaillir là où l’on ne l’attendait plus. Heureusement.

Tal el-Zitouni. Le chaos extérieur s’évanouit. Au cœur du chaos, le bordel.

La vie est un songe, disait Calderon. Ici, l’on aurait envie de dire, la vie est un bordel. Qu’importe de quel bord l’on se trouve; qu’importe à quel bord l’on appartient… il se trouvera toujours une aile pour nous porter, nous transporter ailleurs.

West Beyrouth, un film culte à voir et à revoir. Une prouesse cinématographique indéniable que l’on doit à Ziad Doueiri à qui l’on pourrait demander: à quand un East Beyrouth?