Le président de la Chambre Nabih Berry a assuré lundi que la priorité est à "l’élection d’un nouveau chef de l’État", appelant les différentes parties à "une entente dans ce sens". "Les crises multiples qui sévissent au Liban, principalement la crise économique puisque 80% de la population vivent sous le seuil de pauvreté, la crise de l’électricité pour laquelle des dizaines de milliards de dollars ont été dépensées et le dialogue avec le Fonds monétaire international doivent pousser vers une élection rapide d’un chef de l’État", a déclaré M. Berry devant une délégation de l’ordre de la presse, menée par Aouni Kaaki.

Pour M. Berry, la situation au Liban lui permet de supporter une vacance de quelques semaines. "Le Liban et les Libanais ne peuvent plus tolérer plus d’effondrement", a-t-il insisté, affirmant qu’il convoquera toutes les semaines à une séance parlementaire pour l’élection d’un président de la République. "Je suis engagé à le faire", a assuré M. Berry.

Devant la délégation, M. Berry a expliqué qu’à l’ordre du jour du dialogue auquel il avait convoqué "une entente sur la présidentielle". Le président de la Chambre avait appelé, en octobre, à ce dialogue, avant d’y renoncer mercredi dernier, en raison "des protestations et réserves émises à cet égard, notamment de la part des blocs des parlementaires Forces libanaises et du Courant patriotique libre". M. Berry a rappelé dans ce cadre que le dialogue avait réussi à "résoudre" tous les différends au Liban, donnant l’exemple à cet égard de l’accord de Taëf conclu en 1989 et celui de Doha, conclu en 2008, et qui a permis à l’élection de Michel Sleiman à la première magistrature, mettant ainsi un terme à plusieurs mois de vacance.

M. Berry a en outre affirmé que la situation économique est "renforcée" et que "le plan de redressement économique et la restructuration des banques ne peuvent avoir lieu si les droits des déposants ne sont pas garantis".

En réponse aux allégations selon lesquelles il protègerait le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, M. Berry a répondu: "Allez voir qui a prorogé son mandat", en allusion à la décision prise en Conseil des ministres, avec l’aval de Michel Aoun, alors président de la République, en présence de ministres du Courant patriotique libre. "Si mon père est fautif, je ne lui assure pas une couverture", a-t-il conclu.