Le bloc du Hezbollah réuni jeudi a justifié le choix du vote blanc et dressé le profil du président qu’il souhaite.

Le bloc du Hezbollah a axé jeudi sa réunion hebdomadaire sur la présidentielle.

Il a exprimé son " souci certain de préserver la stabilité du pays et de consolider les fondements de l’Etat en assumant son entière responsabilité à l’égard des citoyens et du pays, surtout au niveau de la marche des institutions constitutionnelles, à leur tête la présidence de la République ". Sur ce point, le bloc a fait valoir " la nécessité d’honorer l’échéance au plus vite et d’élire un nouveau président ", selon un communiqué publié à l’issue de la réunion.

Si le Hezbollah et ses alliés maintiennent le choix du vote blanc, ce n’est pas, selon les parlementaires chiites, pour bloquer l’échéance, mais " ce choix est à comprendre comme un refus clair et franc d’un candidat de défi ", selon le communiqué.

" Ceux qui se soucient d’accélérer l’élection d’un président devraient prendre conscience, surtout à la lumière des équilibres de vote existants, que l’entente (comprendre consensus, NDLR) est le chemin le plus court et le plus rapide vers la réalisation de cette mission nationale ", a ajouté le bloc.

Le profil du prochain président

" Et si le dialogue n’est pas souhaité par certaines parties pour un motif ou un autre, nous sommes parfaitement clairs sur le fait que le président de la République, sur lequel nous jugeons convenable de nous entendre, est celui qui est connu des Libanais pour ses positions nationales claires. (C’est aussi celui) qui assume son pouvoir de décision souverain avec fermeté et courage, faisant ainsi face aux pressions étrangères, et qui est conscient de l’importance du rôle national de la résistance dans la protection de la souveraineté du Liban. C’est donc celui qui ne poignardera pas la résistance dans le dos, ni n’en dilapidera les acquis, ni ne lui portera atteinte ", a précisé le bloc.

Le président souhaité est aussi celui qui " est personnellement disposé à s’ouvrir à toutes les opinions et orientations, les évaluer et en retenir la plus bénéfique pour le pays, que ce soit au niveau des choix à prendre, ou de l’administration et de l’économie (…) ", ont ajouté les députés du Hezbollah.

Ils ont par ailleurs insisté, en commentant la situation interne, sur " l’importance de suivre le dossier de la dilapidation des deniers publics " notamment dans le secteur des télécommunications, " surtout de la part du Parlement (…) ".

Les Etats-Unis et le sommet arabe  

La réunion présidée par le député Mohammad Raad s’est ouverte sur un hommage à " la résistance islamique et ses jihadistes (…), ces artisans du changement qui s’est opéré sur le terrain en faveur de nos peuples au Liban et dans la région face au terrorisme sioniste et takfiriste, et ses instigateurs internationaux et régionaux ". Quelques semaines après la conclusion de l’accord sur la frontière maritime avec Israël, le bloc a tenu à " renouveler sa promesse de toujours faire le choix de la résistance (…) jusqu’à la libération entière de notre territoire et la protection de notre souveraineté nationale ".

Le bloc du Hezbollah ne s’est donc pas retenu de tirer à boulets rouges sur " l’administration américaine qui tient à maintenir son attitude offensive hostile contre le Liban et son peuple en déclarant (…) que si le Liban accepte le don de fioul iranien, il subira de nouvelles sanctions (…). Le Hezbollah refuse catégoriquement et condamne la logique de domination (de Washington), et réitère son attachement à l’exercice par le Liban de son droit souverain dans le choix de ce qui sert son intérêt selon les mécanismes constitutionnels (…). Il n’acceptera aucune tutelle ni aucune instruction de personne ".

Le bloc a évoqué en outre le sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu au début du mois en Algérie en saluant la position du Liban exprimée par le Premier ministre sortant Najib Mikati, ainsi que " la compréhension dont fait preuve l’Algérie à l’égard du Liban ". Le bloc s’est abstenu en revanche d’évoquer la conférence organisée par l’ambassade d’Arabie au Liban samedi dernier en appui à Taëf.