Le député Michel Mouawad, candidat à la présidentielle, soutenu par la grande partie de l’opposition, a indiqué lundi avoir "choisi de s’engager dans la présidentielle sur deux bases: la libanisation de l’échéance et la mise en place d’une politique d’élection démocratique (par opposition au consensus, NDLR), tout en connaissant d’avance les règles du jeu traditionnel, entre l’attente de compromis et les problèmes liés au quorum".

"Je ne mène pas campagne à titre personnel, mais je plaide pour un président qui soit capable d’imposer la logique de l’État (…) souverain et indépendant, recouvrant ses relations avec l’étranger", a-t-il indiqué lors d’une interview à la LBCI. Or, "cela ne se produira pas si nous ne nous fédérons pas, pour ensuite tendre la main à l’autre camp", a-t-il nuancé, en s’adressant à l’opposition.

"L’opposition est multiple, et englobe des députés du changement jusqu’aux Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste, en passant par le groupe de la Modération nationale. (Mais) dans la bataille de la présidentielle, il nous faut, en tant qu’opposants, nous retrouver autour d’un président qui renforce la logique de l’Etat plutôt qu’un président relevant de l’axe du Hezbollah", a-t-il déclaré.

"Dès le premier jour de ma candidature, je n’ai jamais défendu l’équation ‘moi ou personne’, tout ce que j’ai fait c’est défendre l’enjeu de faire parvenir à Baabda un candidat qui défend la souveraineté", a ajouté Michel Mouawad.

"Ma candidature est libanaise et je n’attends aucun compromis international", a-t-il précisé, en ajoutant toutefois que sa candidature est "un pari qui risque d’être perdu si nous (l’opposition) restons divisés".

Pour le président du Mouvement de l’indépendance, "toute résignation à l’équilibre des forces (actuellement favorable au Hezbollah, NDRL) conduira à maintenir telle quelle la situation que subit le peuple libanais".

Et le député du Nord de rappeler enfin les cinq points principaux de son programme: "rompre l’isolement international et arabe du Liban; rétablir la souveraineté du pays, c’est-à-dire favoriser le retour de toutes les parties au giron libanais, compléter le tracé de la frontière libanaise et restituer à l’État le monopole des armes; veiller à l’application de la Constitution; recomposer une vision économique libanaise basée sur une économie productive et plus juste; et parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international fondé sur un équilibre entre réforme politique et réforme économique".