Il se peut que la huitième séance à laquelle a convoqué Nabih Berry soit la dernière ou l’avant-dernière de l’année en cours.

La septième séance électorale jeudi s’est achevée sur un nouveau report à la semaine suivante, à cause défaut de quorum provoqué après le premier tour sans qu’aucun candidat ne recueille le nombre de votes requis pour son élection.

Ce feuilleton de séances successives stériles confirme la réticence du 8 Mars à s’engager dans une bataille démocratique, et la décision du Hezbollah de maintenir le statu quo jusqu’à ce que murisse un consensus global en sa faveur.

Si toutefois le président de la Chambre, Nabih Berry tient à convoquer les députés à une séance électorale de semaine en semaine, c’est en grande partie par souci d’éviter toute accusation de blocage de l’échéance, tout en demeurant l’arbitre formel du jeu –sachant que le Parlement peut, à compter du dixième jour qui précède la fin du mandat présidentiel, se réunir de plein droit pour élire un nouveau chef de l’Etat.

Il se peut toutefois que la huitième séance à laquelle a convoqué Nabih Berry soit la dernière ou l’avant-dernière de l’année en cours.

Non qu’il veuille –loin de là- donner la liberté aux députés de se réunir pour mettre un terme au vide –ce qui les libérerait même du constat du quorum, si l’on retient les avis concordants de constitutionnalistes-, mais le président de la Chambre entendrait en réalité ouvrir une nouvelle page du processus électoral.

Selon des sources politiques citées par l’agence d’information al-Markaziya, ne pas convoquer à une nouvelle séance avant le mois de janvier permettrait à Nabih Berry de briser la routine des séances stériles, devenues presque folkloriques, et de raviver peut-être l’intérêt que leur portent les citoyens.

Ce temps de répit devrait également favoriser ses efforts de concilier les points de vue entre différents blocs et groupes parlementaires. A défaut de la tenue d’un dialogue national en bonne et due forme, son objectif serait de parvenir à dresser une liste restreinte à deux ou trois candidats, susceptible de préluder à une entente autour d’un président. Toujours selon les sources d’al-Markaziya, le président de la Chambre percevrait cette liste comme représentative d’une volonté libanaise, susceptible d’être proposée aux parties étrangères en vue du déblocage de l’échéance.

Cette liste serait l’équivalent d’un produit de dialogue national expéditif, seule voie selon lui pour l’élection d’un président, et serait ainsi monnayable auprès des décideurs régionaux et internationaux. Elle pourrait servir de noyau au compromis présidentiel, ou en tout cas de base à une prise de contact entre le Hezbollah, actuellement en position d’attente, et la communauté internationale, réfractaire à prendre l’initiative du déblocage de la présidentielle.