Le conseiller du président Michel Aoun pour les affaires russes, Amal Abou Zeid, a été reçu vendredi à Moscou par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaël Bogdanov

Le Liban est engagé dans une mission diplomatique délicate qui consiste à assurer la Russie de son attachement à d’excellentes relations avec elle, sans pour autant se rétracter par rapport au communiqué dans lequel il avait stigmatisé en des termes forts l’offensive russe contre l’Ukraine ou se désavouer face au monde occidental qui applaudit sa position.

Dépêché par le président Michel Aoun à Moscou, le conseiller présidentiel pour les affaires russes, Amal Abou Zeid, a été reçu vendredi par le vice-chef de la diplomatie russe, Mikhaël Bogdanov, pour un entretien dont l’objectif principal est d’expliquer aux autorités russes les tenants et les aboutissants de la position russe. Selon un communiqué du bureau de M. Abou Zeid, les discussions avec Mikhaël Bogdanov étaient " amicales et ont porté sur tous les aspects de la crise entre la Russie et l’Ukraine ainsi que sur ses répercussions à l’échelle internationale, notamment au Moyen-Orient ". Le texte fait état en outre d’un " long débat autour de la position du Liban par rapport à cette crise ".

Moscou n’a pas caché son mécontentement face au parti pris libanais en faveur de l’Ukraine. Son ambassade à Beyrouth avait publié un communiqué en ce sens au lendemain de celui que le ministère des Affaires étrangères avait fait paraître pour exiger un arrêt de l’opération militaire russe en Ukraine, vendredi dernier. Dans le même temps, les ambassadeurs des Etats-Unis et des pays de l’Union européenne défilaient au palais présidentiel et au ministère des Affaires étrangères, pour féliciter le chef de l’Etat, Michel Aoun, et le ministre Abdallah Bou Habib de la position du Liban, qui, plus encore, s’était joint à 140 pays durant l’assemblée générale de l’Onu pour condamner l’agression militaire russe contre l’Ukraine.