Nawaf Salam, juge à la Cour internationale de justice et ancien ambassadeur du Liban aux Nations unies, a coupé court mercredi aux spéculations relatives à son éventuelle candidature au scrutin de mai 2022, annonçant qu’il ne s’y présentera pas. "Ma décision de ne pas me porter candidat aux législatives émane du fait que je ne suis pas de ceux qui sont à la poursuite d’un siège au Parlement et que mon objectif est bien plus important", a ainsi déclaré M. Salam sur son compte Twitter. Soulignant l’importance de la participation aux législatives, il affirme que "la question des réformes et le rétablissement de la souveraineté nationale forment un processus qui ne peut se résumer à une prochaine échéance électorale". "Ces élections n’en sont ni le début ni la fin, a-t-il avancé. Leurs résultats ne pourront que rester en deçà de la volonté populaire réelle parce qu’elles se tiennent dans des conditions qui ne garantissent pas l’égalité des chances, et sur la base d’une loi électorale biaisée faite sur mesure par les tenants du pouvoir actuel pour servir leurs intérêts et leurs objectifs."

"Face à la crise structurelle qui menace notre pays aux niveaux politique, économique, financier et social, je considère que notre salut ne viendra qu’à travers la poursuite des efforts, à l’occasion des élections comme après leur tenue, pour réformer notre État, défendre ses institutions contre les ravages du confessionnalisme et du clientélisme qui sous-tendent la corruption et le gaspillage, et qui entravent la responsabilisation et la redevabilité des acteurs publics, a encore insisté M. Salam. Il n’y aura de salut que si l’État parvient à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire et à assurer le monopole de l’usage des armes à son armée et ses services de sécurité."