Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a annoncé les candidatures de son parti aux prochaines législatives, deux jours avant la fermeture du délai constitutionnel d’enregistrement, et la veille du 17e anniversaire du 14 mars 2005.

Le leader du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil s’est exprimé dimanche, lors d’un discours organisé pour la 7ème conférence annuelle de son parti, dans le but d’annoncer les candidats du camp aouniste aux élections législatives prévues le 15 mai 2022. Il a aussi profité de l’occasion pour confirmer son alliance avec le Hezbollah.

M. Bassil a parallèlement multiplié les attaques contre ses adversaires politiques, notamment à l’encontre des leaders formant l’ancien camp souverainiste connu sous l’appellation de 14 Mars, ainsi que du président de la Chambre Nabih Berry, qui selon lui aurait le CPL dans le viseur pour le faire tomber.

Le chef du courant aouniste a surtout dirigé ses critiques en direction du chef des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, de l’ancien Premier ministre et chef du Courant du Futur Saad Hariri, et du leader du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, sans pour autant les nommer. Le gendre du président de la République a ensuite poursuivi sa diatribe en attaquant ouvertement le 14 Mars, le qualifiant de " révolte trompeuse ", coupable d’avoir causé l’effondrement du Liban et d’avoir mis en échec les réformes. Il a aussi reproché à la coalition souverainiste d’avoir détourné la vraie nature des mouvements contestataires du 17 octobre 2019, en faisant croire qu’ils en faisaient partie.

Dans ce cadre, le chef du CPL s’en est violemment à Samir Geagea, dans une allusion à peine voilée faisant référence à son passé et aux onze années qu’il avait purgé en prison. " Le criminel, même s’il sort physiquement de prison, demeure prisonnier de ses pensées et veut toujours tuer. S’il n’a pas de couverture pour le faire, il tuera politiquement ", a-t-il déclaré, dans une tentative de convaincre l’électorat chrétien de voter pour le courant aouniste, bien que ce dernier soit en chute libre au plan de la popularité et perçoit l’échéance électorale comme un tournant décisif pour son avenir politique.

Plus encore, Gebran Bassil a déploré l’échec de l’adoption de la mise en place par le gouvernement de mégacentres pour les législatives de 2022, et d’avoir reporté le projet au scrutin de 2026, fustigeant " ceux qui ont de l’argent et ne veulent pas des mégacentres, car ils entendent maintenir l’influence qu’ils peuvent exercer sur les électeurs ". Dans le même ordre d’idées, le chef du CPL s’est aussi indigné de l’annulation de la 16e circonscription par le président de la Chambre et chef du mouvement Amal, Nabih Berry, ce qui empêche les émigrés de voter pour les 6 sièges qui devraient les représenter. Le CPL avait présenté en ce sens un projet d’amendement de la loi électorale, mais celui-ci avait toutefois été rejeté par le Conseil constitutionnel.

Le député de Batroun a quand même fait l’éloge du seul allié qu’il lui reste en vue des prochaines élections: Le Hezbollah. " Le Hezbollah nous a tendu la main pour une alliance électorale, tout comme nous lui avons tendu la main le 6 février 2006 lorsqu’ils ont essayé de l’isoler ", a-t-il rappelé, citant l’accord de Mar Mikhaël conclu entre les deux formations. Et d’ajouter: " L’alliance dans les listes électorales n’est pas une alliance au niveau des programmes, il s’agit d’une opération de fusion des voix, car bien que nous établissions une alliance pour les élections, nous demeurons libres en politique ", a-t-il confirmé.

À la fin de son discours, Gebran Bassil a annoncé les noms des candidats du CPL pour les législatives de 2022, qui sont presque identiques à ceux de 2018:

  • Au Akkar: Assaad Dargham et Jimmy Jabbour
  • À Koura: Georges Atallah
  • À Zghorta:  Pierre Raffoul
  • À Batroun: Gebran Bassil
  • À Jbeil: Simon Abi Ramia
  • Au Kesrouan: Nada Boustany
  • Au Metn: Eddy Maalouf, Elias Bou Saab et Ibrahim Kanaan
  • À Baabda: Alain Aoun
  • À Aley: César Abi Khalil
  • Au Chouf: Ghassan Atallah
  • À Beyrouth I: Nicolas Sehnaoui
  • À Beyrouth II: Edgard Traboulsi
  • À Jezzine: Salim Khoury, Amal Abou Zeid et Ziad Assouad
  • À Zahlé: Salim Aoun
  • À la Békaa-Ouest: Charbel Maroun