Sur l’emblématique place Maïdan, au centre de Kiev, quelques dizaines d’habitants de Kherson se sont retrouvés vendredi soir pour célébrer la libération de leur ville du sud de l’Ukraine, première scène de véritable liesse populaire dans la capitale en près de neuf mois de guerre.

 

Enroulés dans des drapeaux, faisant sauter des bouchons de champagne et entonnant en se serrant dans les bras l’hymne ukrainien, les habitants de Kherson, partis au début de l’occupation russe de leur ville en mars se sont spontanément retrouvés dès 19h00 (17h00 GMT) sur l’emblématique place nationale de Maïdan, pour célébrer ensemble l’évènement.

 

Des images partagées par Anton Gerachtchenko, conseiller officiel du ministre ukrainien des Affaires intérieures, montrent des personnes brandissant des drapeaux ukrainiens devant la mairie de Kherson. (AFP)
" Enfin ma ville libre "

" Enfin ma ville libre, celle où je suis née, où j’ai vécu toute ma vie ", dit les larmes aux yeux Nastia Stepenska, 17 ans, les couleurs de l’Ukraine peintes sur les joues, venues avec ses amies de Kherson rejoindre le rassemblement. " Quand ils (les Russes) sont arrivés, c’était l’horreur, on ne savait pas ce qu’il se passerait le jour d’après, si on resterait en vie ", témoigne la lycéenne, qui se dit " en état de choc ".

" Je reviendrai quand ce sera possible et sécurisé, bientôt j’espère ", dit l’adolescente en référence aux combats encore en cours dans la ville. L’armée ukrainienne a annoncé, neuf mois après la prise de sa capitale régionale du sud du pays être entrée vendredi dans Kherson (sud) après le retrait des forces russes. Aussitôt, un vent très rare dans la capitale ukrainienne de célébration, sourires complices, musique dans la rue et klaxons s’est emparé du centre-ville de Kiev.

 

Le chef nommé par la Russie de la région de Kherson, Vladimir Saldo, rend hommage au cercueil de Kirill Stremousov, chef adjoint de l’administration de Kherson soutenue par la Russie, décédé dans un accident de voiture. (AFP)
" Nos soldats sont des dieux "

" Je n’y croyais pas au début, je pensais que ça allait prendre des semaines, des mois, quelques centaines de mètres à la fois, et là on les voit en une journée arriver à Kherson, c’est la meilleure des surprises ", s’enthousiasme Artem Lukiv, 41 ans, habitant de Kherson réfugié à Kiev. " J’ai dit à mes enfants, c’est bon nous sommes libres, et nous avons tous pleuré ", ajoute le père de famille, serrant contre lui ses deux enfants et le drapeau ukrainien.

L’hymne national est entonné, sous les lueurs de la colonne à l’ange de la place Maïdan et les participants, les larmes aux yeux époumonent avant d’acclamer les brigades arrivées les premières dans la capitale régionale du sud de l’Ukraine, la première de cette importance à être libérée depuis le début de la guerre. " On est très contents, tous les habitants de Kherson sont là, nos soldats sont des dieux (…) ça fait neuf mois qu’on attendait ce moment, et Kherson appartient à l’Ukraine et cela pour toujours ", ajoute le père de famille.

Maxime Pluvinet avec AFP