Des gouverneurs populaires, des sénateurs influents, d’anciens membres de son administration, y compris son ancien vice-président: plusieurs figures du Parti républicain pourraient défier Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche.

L’ancien président a déclaré mardi soir qu’il briguerait un nouveau mandat en 2024. S’il reste extrêmement populaire auprès des militants, son aura a faibli lors des élections de mi-mandat après la défaite de plusieurs de ses poulains. Certains commencent donc à envisager les alternatives en vue des primaires républicaines.

Survolant Mar-a-Lago, la résidence de Trump en Floride, un avion publicitaire porte le message: " tu as perdu encore une fois Donald – DeSantis2024 ", alors que sur l’eau, d’autres partisans du gouverneur de Floride, et probable candidat à la présidentielle de 2024, Ron DeSantis célèbrent sa victoire aux élections de mi-mandat.

 

 

Voici les rivaux potentiels du milliardaire dont aucun ne s’est, pour l’instant, officiellement lancé dans la course :
Ron DeSantis

A seulement 44 ans, le gouverneur de Floride est l’étoile montante de la droite dure.

En 2018, il avait été élu de justesse à la tête de cet Etat du Sud des Etats-Unis après avoir été soutenu par Donald Trump, dont il partage les idées mais pas les outrances. Depuis, il a pris ses distances et gagné en popularité en gardant la Floride ouverte pendant la pandémie tout en multipliant les coups d’éclats ultra-conservateurs sur l’éducation ou l’immigration.

Lors des " midterms ", il a été réélu avec plus de 20 points d’avance. " Pour moi, le combat ne fait que commencer ", a-t-il alors lancé, alimentant les spéculations.

 

Ancien joueur de baseball universitaire et officier de marine judiciaire, marié et père de trois enfants, ce catholique incarne l’autorité et la famille traditionnelle, des valeurs chères à son camp.

Signalant qu’il ne prendrait pas de gants en cas de duel, Donald Trump l’a surnommé " Ron-la-Morale " (" Ron DeSanctimonius ").

Les sondages donnent toujours une avance confortable au milliardaire mais l’écart se resserre entre les deux hommes, à environ 50 et 30% des intentions de vote en cas de primaire.

Mike Pence

Après des années de loyauté indéfectible à Donald Trump, son ancien vice-président a changé de ton après l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.

Mike Pence a jugé que les mots du président, ce jour-là, étaient " irresponsables " et l’avaient " mis en danger ". Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de certifier la victoire de Joe Biden.

Etats-unis pence

 

L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui vaut toujours une forte inimitié chez les partisans du milliardaire et compromet ses chances lors d’une primaire (il plafonne autour de 7% des intentions de vote).

Mais ce chrétien évangélique de 63 ans, farouche opposant à l’avortement, semble déterminé à se lancer : il vient de sortir un livre intitulé " So help me God " (" Que Dieu me vienne en aide ", non traduit) et multiplie les prises de parole.

Glenn Youngkin

Cet homme d’affaires de 55 ans a réussi à arracher aux démocrates le poste de gouverneur de Virginie en 2021 et mène depuis une politique de droite classique (baisse des impôts, fonds supplémentaires pour la police) combinée à des mesures polémiques sur les personnes transgenres ou les programmes de lutte contre le racisme à l’école.

 

Sans être candidat, il s’est beaucoup impliqué dans la campagne des élections de mi-mandat et plusieurs donateurs du parti républicain seraient, selon les médias, prêts à le soutenir s’il briguait l’investiture du parti.

Tim Scott, Nikki Haley et les autres

Ancienne gouverneure de Caroline du Sud et ex-ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, 50 ans, pourrait être l’une des rares femmes à se lancer dans la primaire. Sans avoir jamais renié le bilan de Donald Trump, elle a critiqué ouvertement sa croisade post-électorale sur une supposée fraude jamais prouvée.

Le sénateur de Caroline du Sud Tim Scott, 57 ans, rêve lui ouvertement d’être le premier président républicain noir. Après sa réélection mardi — avec 26 points d’avance sur son rival –, il a évoqué son grand-père qui avait voté pour Barack Obama. " J’aurais aimé qu’il vive assez longtemps pour voir un autre président de couleur et qu’il s’agisse, cette fois, d’un républicain ! "

L’ex-ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley.

 

 

Dans un parti ayant dérivé à droite, où les hommes blancs dominent, les chances de ces potentiels candidats semblent limitées.

Les noms des gouverneurs du Maryland Larry Hogan et du New Hampshire Chris Sununu, ainsi que celui de l’ex-gouverneur du New Jersey Chris Christie, circulent aussi. Ces modérés, populaires auprès des indépendants, sont des détracteurs affichés de Donald Trump.

Dotés de profils plus trumpistes, le sénateur républicain du Texas Ted Cruz, 51 ans, ou l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo, 58 ans, semblent aussi se préparer à concourir.

Avec AFP