Les procureurs de Tokyo ont fait appel mercredi de la condamnation début mars à six mois de prison avec sursis pour malversations financières d’un ancien collaborateur de Carlos Ghosn chez Nissan, Greg Kelly, contre lequel ils avaient requis deux ans ferme.

Le bureau des procureurs a annoncé dans un communiqué, repris par l’AFP, avoir "déposé un appel ce jour" contre M. Kelly.

Ce juriste américain, âgé aujourd’hui de 65 ans, avait été arrêté au Japon le même jour que M. Ghosn fin 2018, et pour le même chef d’accusation initial: avoir omis de déclarer pendant des années aux autorités boursières japonaises des rémunérations que le grand patron devait percevoir ultérieurement de Nissan.

Les procureurs lui reprochaient d’avoir aidé celui qui était à l’époque le chef de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors à dissimuler aux autorités boursières japonaises 9,1 milliards de yens (quelque 70 millions d’euros) de rémunérations différées sur la période 2010-2018.

Cependant, dans son verdict rendu le 3 mars, le tribunal de Tokyo ne l’a jugé coupable que sur l’exercice 2017/18, et l’a donc condamné à une peine beaucoup plus légère que les réquisitions du parquet.

M. Kelly, qui avait plaidé non coupable, a aussi fait appel. Il s’était dit "extrêmement surpris et choqué" de sa condamnation.

Cet ancien responsable des affaires juridiques de Nissan était devenu par défaut le principal accusé dans ce procès après la fuite au Liban de M. Ghosn fin 2019.

Nissan, jugé dans ce procès en tant que personne morale, avait, lui, plaidé coupable. Le constructeur automobile nippon avait écopé d’une amende de 200 millions de yens (1,6 million d’euros), conformément aux réquisitions du parquet, et n’avait pas fait appel.