Même si la nouvelle n’est pas étrange ni inattendue, l’annonce en elle-même fait froid dans le dos: le " World Happiness Report ", une étude annuelle sponsorisée par les Nations Unies lancée il y a une dizaine d’années, a publié vendredi son rapport pour 2022 dans lequel le Liban figure en avant-dernière place avant l’Afghanistan et après le Zimbabwe. Ce qui est tragique, c’est que l’indice du pays du Cèdre, unité de comparaison l’étude, poursuit sa dégringolade amorcée depuis 2018. Il passe ainsi de plus de 5 en 2018 à 2,95 en 2022.
L’étude, publiée depuis 2012, utilise principalement des sondages Gallup demandant aux habitants leur propre niveau de bonheur, croisé avec le PIB et des évaluations concernant le niveau de solidarité, de liberté individuelle et de corruption, pour aboutir à une note globale.
L’Allemagne et le Canada perdent un rang à la 14e place et 15e place respectivement, juste devant les Etats-Unis (16e, +3), selon le classement officiel d’environ 150 pays, qui pondère les données des trois dernières années. La France est 20e (+1), " son meilleur classement depuis que l’étude existe ", tandis que le Royaume-Uni est 17e (inchangé). Parmi les autres grandes puissances, le Brésil est en 38e position (-3), le Japon 54e (+2), tandis que la Russie recule au 80e rang (-4) dans cette édition bouclée avant l’invasion de l’Ukraine. La Chine bondit de 12 rangs à la 72e position, l’Inde reste loin en queue de classement (136e) mais gagne 3 places.
" La leçon du Rapport mondial sur le bonheur ces dernières années est que la solidarité sociale, la générosité entre les gens et l’honnêteté du gouvernement sont cruciaux pour le bien-être ", a commenté un des coauteurs, Jeffrey Sachs. " Les dirigeants mondiaux devraient en prendre compte ", plaide-t-il. Les pays nordiques ont fait une razzia depuis la création du rapport: avant la Finlande, la Norvège l’avait emporté en 2017 et le Danemark avait longtemps occupé la première place.
Avec AFP