Les propos de Washington selon lesquels le Mexique serait un nid d’espions russe a été accueilli avec scandale par le président de la République mexicain, qui a affirmé que son pays n’est " pas une colonie de la Russie, ni de la Chine, ni des États-Unis ". Le Mexique n’a pour l’heure appliqué aucune sanction contre la Russie, se tenant à l’écart du conflit et maintenant des contacts avec toutes les parties. 

Le Mexique accueille le plus grand nombre d’espions russes au monde en ces temps de guerre en Ukraine, a dénoncé un haut-gradé américain, une déclaration ni confirmée, ni démentie vendredi par le président mexicain Andrés Manuel López Obrador.

" Il y a des acteurs qui sont très agressifs et actifs " en Amérique du Nord " y compris au Bahamas et au Mexique ", a déclaré jeudi le général Glen VanHerck, commandant en chef de la région militaire qui couvre les Etats-Unis, le Canada, le Mexique et les Bahamas. Il a cité la Chine et la Russie.

" Je voudrais souligner que la plus grande part des membres du GRU (ndlr: renseignement militaire russe) au monde se trouve au Mexique actuellement. C’est le personnel de l’intelligence russe ", a-t-il ajouté lors d’une audience devant le Sénat.

Les espions russes au Mexique " regardent de près " la possibilité d’exercer une " influence " dans cette région au détriment des États-Unis, selon lui.

" Le Mexique est un pays libre, indépendant, souverain, nous ne sommes pas une colonie de la Russie, ni de la Chine, ni des Etats-Unis ", a répondu vendredi matin le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, affirmant ne pas avoir d’information sur la présence massive d’espions russes au Mexique.

Le Mexique a préparé avec la France la résolution adoptée jeudi par l’Assemblée générale des Nations unies qui " exige " de la Russie l’arrêt " immédiat " de la guerre en Ukraine. Le Mexique n’a, pour l’heure, pas appliqué de sanctions économiques contre la Russie ni fermé l’espace aérien mexicain aux compagnies aériennes russes, souhaitant " maintenir de bonnes relations avec tous les États du monde ".

L’ambassade de Russie au Mexique a démenti ces allégations, considérant " inacceptable " que les États-Unis " tentent d’influencer l’activité et les décisions souveraines du gouvernement mexicain ". Elle a condamné la propagande étasunienne visant à isoler la Russie et la couper de ses partenaires internationaux.

Avec AFP