Le marathon de Beyrouth, la plus importante course à pied du Liban, fête cette année sa vingtième année d’existence. Les athlètes éthiopiens et kényans font leur retour pour l’occasion.

Vingt ans déjà! Le moins que l’on puisse dire, c’est que le temps court vite! Le marathon de Beyrouth en est déjà à sa vingtième année. Le départ aura lieu demain dimanche, dans les rues de la capitale. Cet événement, organisé par l’Association du marathon de Beyrouth (BMA, son acronyme en anglais), est devenu au fil des années (depuis 2003 plus précisément) une étape quasi incontournable pour les amoureux du sport en général et de la course à pied en particulier.

Pour la présente édition et au vu des événements et de la situation politique pour le moins perturbée qui règne dans la région, les organisateurs ont voulu frapper les esprits en adoptant le slogan "Je suis Beyrouth".

Sur le plan purement sportif, les organisateurs se sont montrés réalistes en limitant le nombre de participants à 12.000, venant de 60 pays différents, sur la ligne de départ. En y pensant, on ne peut s’empêcher de songer au chemin parcouru depuis 2003, quand "seulement" 6.000 participants prenaient le départ de la première édition.

Toutefois, en 2018, on avait frôlé la barre des 50.000 participants (48.609 inscrits exactement). "C’était le bon vieux temps", affirme à Ici Beyrouth May el-Khalil, présidente de la BMA. "Nous visons à atteindre la participation de tout un chacun, tant au Liban que dans les pays arabes, ainsi qu’à l’étranger". "L’association a vu grand et a réussi à inciter le plus grand nombre (…) à participer, ajoute-t-elle. "Cependant, nous avons dû limiter le nombre de participants pour diverses raisons, dont le coût des médailles, des t-shirts, des goody-bags…" poursuit May el-Khalil. "De 35 organisateurs, nous sommes passés à 6. Autant dire qu’on se trouve dans une position de start-up". " Mais ne vous fiez pas aux apparences, le marathon de Beyrouth va décerner de magnifiques médailles. Les trophées des vainqueurs sont l’œuvre de deux artistes libanais, Ramzi Abi Fadel et Paulette Eid", souligne May el-Khalil. "Il est à noter, ajoute-t-elle, que les frais de participation au marathon, d’un montant de 300.000 L.L., font de cette course l’une des moins chères du monde. À titre d’exemple, il faut payer 100 dollars en Jordanie et en Égypte, et 350 dollars à New York." Elle précise que la mission première du marathon de Beyrouth reste d’être une plate-forme de promotion et de collecte de fonds pour les 180 ONG à qui sont reversés 25% des frais d’inscription. En l’espace de quinze ans, ces ONG ont réussi à récolter plus de 1,3 million de dollars, sans compter les répercussions positives indirectes de leur participation. Et, au-delà de l’incidence sociale, demeure l’impact économique du marathon qui, selon une étude menée en 2017 par le cabinet Strategy & Co. (membre du réseau PwC), engrange plus de 13 millions de dollars pour le Liban.

 "Nous considérons que cette édition, la 20e, sera l’occasion de la renaissance du marathon de Beyrouth. L’année prochaine, nous viserons de nouveau les 30.000 participants!" conclut avec confiance la présidente de la BMA.

Départ du centre-ville

Cette année, la course aura pour point de départ et d’arrivée le Beirut Water Front, dans le centre-ville de Beyrouth.

L’évènement sera principalement réparti sur trois courses: le marathon (42,195 Km), le semi-marathon (21,1 Km) et le 10 Km. Malgré le retour des athlètes éthiopiens et kényans, les principaux coureurs professionnels d’Afrique de l’Est seront absents. Du coup, les coureurs et coureuses Libanais auront l’occasion de s’illustrer.

Le marathon:

En l’absence de Nabil Tabbal (Inter) pour cause de blessure et de Tony Hanna (Let’s Run) pour raison de suspension, la lutte semble réduite entre Imad Jizzini (FSI), les coureurs de l’armée et le détenteur du record du Liban, Hussein Awadah (Elite).

Chez les femmes, Chirine Njeim (Inter) semble bien partie pour décrocher le titre. Derrière Chirine Njeim, le trio constitué de Nada Jisr (Inter), Katia Rached (Arz) et Hala el-Murr (Inter) devrait se partager le podium.

Le semi-marathon:

Chez les hommes, Nader Jaber (Let’s Run) est l’archi-favori. Chadi Halabi (Inter), en forme ces derniers temps, pourrait glaner une médaille.

Nesrine Njeim (Inter), la sœur de Chirine, Maissa Chirazi (Inter), et Aline Merheb sont les favorites.

Le 10K:

Une bataille palpitante se dessine entre Zayd el-Sayyed (Let’s Run) et Peter Khoury (Inter) pour la première place. Charbel Sejaan (Let’s Run) disputera la troisième place à Jad Shmeissani (Inter).

Chez les femmes, le podium pourrait être entièrement raflé par les coureuses du club Inter, surtout si Joan Makary jette l’éponge (blessure). Le trio de choc, formé de Jennifer Tomazou, Loaa Zaarour et Laura Fallaha, semble bien parti pour truster les premières places, à moins que Karine Shreim (Let’s Run) n’ait son mot à dire et se fende d’une grosse performance.

Côté sécurité, on peut dire que la BMA n’a pas fait les choses à moitié en mobilisant des dizaines d’ambulances ainsi que plusieurs centaines de membres de la Croix-Rouge qui seront présents tout au long du parcours afin de prodiguer les premiers soins nécessaires à tous les participants (et aux spectateurs au besoin).

Finalement, il ne reste plus qu’à souhaiter bonne chance à tous ceux qui prendront part demain à cette magnifique journée, en espérant que le ciel et la météo se montreront plus cléments que ceux annoncés, et surtout meilleurs que l’édition 2017 durant laquelle un véritable déluge d’eau s’était abattu sur les coureurs de bout en bout de la course.