La Chinoise Eileen Gu s’est imposée encore un peu plus comme l’une des grandes stars des Jeux olympiques 2022 en survolant l’épreuve de half-pipe vendredi, son deuxième titre et son troisième podium à Pékin.

Sacrée en Big Air et en argent en slopestyle, la reine du ski freestyle avait tué le suspense dès jeudi en écrasant les qualifications. En finale, ses sauts, d’une amplitude unique chez les femmes, ont fait frissonner de plaisir les bénévoles et les quelques spectateurs chinois invités, pour une ambiance rare depuis le début de ces Jeux sous bulle sanitaire.

Egérie publicitaire, également mannequin et future étudiante à la prestigieuse université américaine de Stanford, Gu, née en Californie d’un père américain et d’une mère chinoise, semble être imperméable à l’énorme attention dont elle fait l’objet.

"En half-pipe, plus tu envoies gros et mieux c’est, j’adore ça", disait la Chinoise après les qualifications, reconnaissant tout de même un besoin de repos. "Je suis très fatiguée, mais j’ai écrit hier soir (mercredi) dans mon journal intime, pour me persuader du contraire, que j’étais encore fraîche et motivée et ça a fonctionné", a-t-elle confié avant cette dernière sortie.

Valieva à la maison

Vingt-quatre heures après le dénouement de l’épreuve féminine et l’implosion de Kamila Valieva, l’affaire de dopage concernant la Russe de seulement 15 ans a continué à agiter l’actualité. Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a indiqué avoir été "très troublé" devant sa télévision par la prestation sur la glace de la patineuse qui, visiblement éprouvée, a été incapable d’évoluer à son niveau habituel dans le programme libre jeudi.

Thomas Bach a également affirmé qu’il n’avait pas "beaucoup confiance" en son entourage, regrettant notamment l’attitude de son entraîneure à l’égard de la patineuse après sa compétition. "Comment peut-on être si froid avec son athlète?", a-t-il déploré.

Valieva avait été cueillie à froid par son entraîneure Eteri Tutberidze, en sortant de la patinoire: "Pourquoi tu as baissé les bras? Pourquoi tu as cessé de te battre? Explique-moi…Tu as laissé tomber… ".

Doublé suisse en skicross

Sur la glace, les patineurs ont pu se recentrer sur le sport avec le début de l’épreuve des couples lors du programme court, qui a souri aux favoris chinois.

Le maigre public chinois n’a eu d’yeux que pour Sui Wenjing et Han Cong, qui ont logiquement pris la tête avant le programme libre samedi.

Le duo cristallise l’attention médiatique en Chine: carrière parsemée de blessures, relation quasi-fusionnelle, amoureux ou non.

Comme Eileen Gu, Sui Wenjing et Han Cong sont omniprésents, dans les rues et au quotidien, dans des publicités pour des assurances, des voitures ou encore des biscuits.

Les doubles champions du monde (2017, 2019) et vice-champions olympiques (2018) séduisent, avec leur image de battants, dans une Chine avide de héros.

Plus haut dans les montagnes de Zhangjiakou, le skicross masculin a livré son verdict. La Suisse a réussi un doublé avec la victoire de Ryan Regez (29 ans), qui mène la Coupe du monde cet hiver, devant Alex Fiva, le Russe Sergey Ridzik prenant la médaille de bronze.

Dans le tournoi de hockey masculin, les Russes, tenants du titre, ont dominé aux tirs au but la Suède (2-1) et affronteront dimanche en finale la Finlande, victorieuse de la Slovaquie (2-0).

Chose rare, le dernier carré réunissait quatre équipes européennes, puisque le Canada et les Etats-Unis, handicapés par l’absence des joueurs NHL, ont chuté en quart.