La sélection libanaise de basket-ball a décroché son billet pour la finale de la Coupe d’Asie masculine, à l’issue d’une victoire difficile acquise face à la Jordanie (86–85), lors de la rencontre qui les a opposées, samedi, à Djakarta. Le Liban défiera l’Australie, qui a éliminé la Nouvelle-Zélande, dimanche à 16h00, en finale de la compétition.

Sur le terrain du "Gelora Bung Karno Sports Palace", à Djakarta, le Liban a remporté une nouvelle victoire, sa cinquième consécutive de la compétition, face à la sélection jordanienne, 86 à 85.

Par la grâce de cette victoire, obtenue sur le plus petit des écarts dans les ultimes secondes de la partie, le Liban s’est qualifié pour la finale de la Coupe d’Asie masculine de basket-ball 2022, que l’Indonésie accueille actuellement dans la ville de Djakarta. Mais la victoire a tardé à se dessiner pour la sélection libanaise dans la mesure où le pays du Cèdre a arraché la victoire, face à des Jordaniens accrocheurs, au terme d’une nouvelle grosse bataille, durant laquelle leur héros a encore une fois été Waël Arakji.

On prend les mêmes mais on ne recommence pas, semblait être l’adage en vigueur dès l’entame de la rencontre. En effet, après la victoire facile infligée par les Libanais à leurs infortunés adversaires jordaniens dans les éliminatoires du Mondial (89-70), le 1er juillet dernier, tout le monde s’attendait à une nouvelle leçon. Mais les joueurs de Jordanie avaient un autre avis sur le sujet: gonflés à bloc, et sans doute soucieux d’éviter une nouvelle correction, les protégés de Joseph Stiebing, débutaient la rencontre sur les chapeaux de roue. Jad el-Hajj avait lui opté pour un cinq de départ semi-classique avec Waël Arakji, Karim Ezzeddine, Élie Chamoun, Sergio Darwiche et Jonathan Arledge.

Ainsi, totalement méconnaissables par rapport à leur précédente sortie, les Jordaniens quadrillaient bien le terrain et faisaient jeu égal avec les Libanais. Ils enchaînaient plusieurs lancers qui surprenaient l’équipe libanaise en début de rencontre, si bien que les Jordaniens concluaient la première dizaine sur le score de 21 à 17.

Les Jordaniens entamaient le deuxième quart-temps sur le même rythme, prenant onze points d’avance (31-20 à la 13e). Rameutant précipitamment ses joueurs pour un time-out, Jad el-Hajj réajustait sa tactique. Stratégie qui s’avérait efficace, dans la mesure où les Libanais allaient mettre un sacré coup de collier pour recoller au score et même finir la mi-temps en tête : 46 – 41. Fait important de la première mi-temps, la sortie sur expulsion de Mohammad Hussein. Le meneur jordanien s’était rendu coupable d’un "disqualifying foul" qui lui valait de rejoindre les douches avant ses coéquipiers

Après la pause, la rencontre était encore plus équilibrée, aucune des deux équipes ne voulant céder le moindre pouce du terrain. Le score évoluait en dents de scie avec un léger avantage aux Jordaniens (64-62).

Dans le dernier et quatrième quart, l’intensité du jeu atteignait de nouveaux sommets avec un triplé jordanien dès l’entame. Les Jordaniens profitaient d’un léger passage à vide de la défense libanaise pour creuser un peu l’écart. Les protégés de Jad el-Hajj pliaient mais ne rompaient pas.

Bien portés par un Sergio Darwiche, impérial samedi (18 points), le Liban ripostait immédiatement par un pourcentage élevé de réussite sous les panneaux (82-79, à la 38e). Les hommes de Joseph Stiebing revenaient au score avant de reprendre les devants, 85 à 84 à 18 secondes de la fin. C’était le moment choisi par Waël Arakji pour réussir un doublé à quelques secondes du buzzer. Le Liban empochait une victoire méritée, mais difficile face à la Jordanie 86-85.

Arakji au zénith

Si les Libanais sont venus à bout de leurs adversaires samedi, ils le doivent en grande partie à leur capitaine. En effet, portés par Waël Arakji, d’un sang-froid remarquable, ils ont pu compter sur leur meneur de jeu emblématique. Arakji, qui avait brillé jeudi face à la Chine, réalise un championnat asiatique extraordinaire.

Et pour l’heure rien ne l’impressionne ni ne l’empêche d’étinceler, que ce soient les Philippines, la Nouvelle-Zélande et l’Inde, écartés au premier tour, les Chinois, balayés au suivant, et ces Jordaniens pourtant menaçants. Contre ces derniers, Arakji a été un vrai chef d’orchestre en attaque, distillant plusieurs passes spectaculaires marquant au passage 25 points. Dimanche, contre l’Australie, il cristallisera à nouveau les espoirs libanais.

Historique de la Coupe d’Asie

A titre de rappel, le championnat d’Asie de basket-ball masculin, anciennement championnat de la confédération asiatique de basket-ball, est une compétition opposant les sélections nationales de basket-ball du continent asiatique. La compétition a lieu tous les deux ans et elle est organisée par la FIBA Asie. Le titre de champion d’Asie est attribué au vainqueur de la compétition, avec en général une qualification pour les Jeux olympiques ou le championnat du monde.

Le championnat de la confédération asiatique de basket-ball a été organisé pour la première fois en 1960, aux Philippines. Ces dernières avaient remporté trois des quatre premières éditions. La Corée du Sud, le Japon et les Philippines se sont partagés les médailles des trois éditions suivantes de 1969 à 1973 jusqu’à la montée en puissance décisive de la Chine en 1975, nation qui a dominé régulièrement la compétition (à six exceptions près) pendant quatre décennies.

À ce jour, le Liban n’a jamais été sacré champion asiatique, se contentant du titre de vice-champion à trois reprises (2001, 2005 et 2007). Il a été classé en outre deux fois à la 4e place (2003 et 2009). Après son "âge d’or" (2001-2010), le Liban renoue avec les grandes compétitions de basket et joue dans la cour des grands.

Dimanche en finale, face à l’Australie, le pays du Cèdre aura une nouvelle occasion de conjurer (enfin) le mauvais sort dans la Coupe d’Asie. Pourra-t-il cette fois-ci décrocher le titre ultime et concrétiser le rêve de toute une nation? Croisons les doigts…