Lettres à Beyrouth, juste après (7) : En attendant le Vent. (V.)

Pas de point fixe. Nous sommes des corps en mouvement. Comme dans une fourmilière. On s’affaire, occupe nos jours, nos nuits, nos heures, nos second(e)s. Tout bouge sans but au chant des sirènes (du port) ou des cigales. Tout. Ou des parties de nous. Le bras (gauche) bronzé en attendant cinq heures devant les stations d’essence. Le bras ...

Lettres à Beyrouth, juste après (6.) : S. comme “Savoir-à-quoi-s’en-tenir.”

NON. Tout est bien qui finit bien et tout est mal qui commence par non. Non alors. Non ce n’est pas un roman à l’eau de rose. Ni un « y » vécurent heureux à jamais. Non ce ne sont pas des lunettes roses – nous n’avons pas le luxe des fantaisies ni l’argent – en fresh – pour changer nos verres noirs –. Les désillusions ne ...

Lettres à Beyrouth, juste après (5) : Aïe-Zone.

Les « take (me) away ». « Les sun-set drinks » avant de sombrer dans la nuit totale. Et de « _إجت الكهربا _ » en « _راح ال_ moteuuur ». Nos nuits s’épousent, faute de mieux, jusqu’aux chariots d’hôpitaux ou de supermarchés. Au bout des rayons et des yeux vides, on orbite, l’âme polluée devant les 3 fruits et ...

Lettres à Beyrouth, juste après (3) : « Press Home to unlock. »

Tout est sous les verrous. (Sauf les criminels) Les émotions. Les mots. Les morts. Les souvenirs. Les odeurs familières. Les odeurs-famille. Le souffle. Le souffle est sous les verrous. La voix est verrouillée. Et pourtant, les rues ont hurlé justice. Les cœurs ont essayé de rebattre. À l’unisson ? Ou pas. Le drapeau d’espérance a ...

Lettres à Beyrouth, juste après (2) : Abattus, les mots

Même le silence est fatigué de se taire. Et au bout de l’absence, une fumée noire a tout avalé. Les rires des enfants, les regards d’une jeunesse tournée vers ailleurs, l’idéalisme de tout une génération. À quoi bon. Quand tout s’effrite, quand tout retombe avec les rideaux partis en fumée eux aussi, quand tout s’efface sans un ...

Lettres à Beyrouth, juste après (1) : « Beyrouth mon amour »

Parce que l’amour relève. L’amour réchauffe les âmes, redonne courage et contenance face aux séismes de la vie, à l’irresponsabilité des seuls responsables, à l’indifférence glaciale en réponse à la mort. Parce que l’amour est ce qui nous reste des ruines qui nous entourent, des chaises fracassées, des vitres brisées, des ...