Au théâtre Le Monnot, Badih Abou Chakra présente une lecture les 9 et 10 août des Confessions de Beethoven, écrit par Alexandre Najjar et traduit par le poète Henri Zogheib. Une lecture théâtrale de l’acteur ravive le texte sur la scène libanaise et rend hommage à la langue arabe, sous les airs envoûtants du pianiste Nicolas Chevereau.

À la fin de ses jours, Ludwig van Beethoven parcourt sa vie. Il relate ses souvenirs, des plus doux aux plus douloureux; sa relation avec son père, sa solitude et son isolement, ses multiples amours, ses désillusions politiques qu’il compare à ses relations avec les femmes, la tragédie de son neveu mais aussi et surtout son rapport à la musique qui l’habite, cet élan passionné qui lui a permis de s’exprimer. Lui qui n’entendait pas les applaudissements du public, il continuait à parler en musique… il ressentait les notes, tout comme le besoin de les créer, les faire virevolter, les laisser prendre leur envol, toute leur liberté, comme une extension de lui-même, au-delà des cinq sens. C’est un Beethoven en extase que l’on apprend à connaître, excusable de tous ses vices, rapports, pulsions grâce à la passion. La passion qui régit toute œuvre donne de la grandeur à l’âme et du poids à l’homme. À Beethoven de conclure, avant la dernière sonate, qu’au-delà de son génie et de son talent, au-delà du grand Beethoven que le public a connu, il aurait aimé être connu pour l’homme qu’il était, tout simplement: Ludwig van Beethoven.

Diverses dimensions régissent cette représentation: le texte original qui se cache derrière les mots, l’adaptation en arabe qui lui donne une autre envergure et une "portée" autre, la performance du lecteur-acteur, dans son costume d’époque, les silences qui ouvrent un volet sur l’imagination du public.

À cette mise en espace s’ajoute une dimension onirique qui guide les rêves du public qu’elle plonge de point lumineux en point lumineux, entre bleu et jaune, dans un coin de l’Histoire. La lumière de Hagop Der Ghougassian s’arrête sur les mots, les fait disparaître, les emmène ailleurs, fait tourbillonner la musique, crée de nouveaux espaces, pour enfin retomber sur les mains du pianiste où tout Beethoven est sublimé.

Au programme: Sonate numéro 14 – 1er mouvement, "Au crépuscule de ma vie", sonate numéro 1 – 1er mouvement "Ma relation à mon père", sonate numéro 1 – 2e mouvement "Ma haine pour les gens", sonate numéro 1 – 3e mouvement "Mon rapport aux femmes", sonate numéro 1 – 4e mouvement "Mes illusions politiques", sonate numéro 31, 1er mouvement "Ma relation à mon neveu", sonate numéro 31 – 2e mouvement "Ma vengeance", sonate numéro 31, 3e mouvement.