Un vent de nostalgie des années 90 a soufflé sur la fashion week de Milan, qui s’est achevée après son lot de spectacles et de défilés de célébrités.

Les défilés sur fond de tubes d’Haddaway ou Alizée, ponctués d’apparitions de guest stars comme Paris Hilton chez Versace ou Kate Moss chez Bottega Veneta, ont permis de détecter les tendances de la mode féminine pour le printemps/été 2023.

Le grand protagoniste de la prochaine saison printemps/été sera le pantalon cargo, version mode du treillis militaire et pièce phare du vestiaire des années 90. Cette saison, les maisons italiennes l’ont revisitée dans des versions chics : en tissus techniques soyeux chez Fendi aux poches agrémentées du célèbre logo FF et de longues lanières, en soie couleur chocolat chez Jil Sander ou violet princier chez Versace, mais toujours rigoureusement long pour couvrir les chaussures. Ferrari, qui s’est lancé dans le prêt-à-porter depuis trois collections, l’a proposé en version jean délavé, tandis que Dolce & Gabbana le préfère troué et lacéré.

Autre tendance vue sur les podiums, la surjupe ou la surrobe, à porter par-dessus un pantalon. Une solution pour définitivement faire sortir la robe d’un vestiaire exclusivement féminin ? Chez Prada de longues robes de nuits à l’ancienne complètement transparentes se superposent à des combinaisons intégrales chemise-pantalon. Chez Fendi ce sont des surjupes ou des robes chasubles transparentes sur des pantalons fluides. Effet chasuble aussi chez Jil Sander avec des robes sans manches en coton qui deviennent des tops très longs pour les hommes portés sur des bermudas ou des pantalons. Pour les femmes des robes à franges se superposent aussi à des pantalons. Dans la nouvelle collection Emporio Armani, des pantalons sarongs ou des tuniques fluides portées sur des sarouels viennent tout droit de l’attention de Giorgio Armani pour les cultures non occidentales venues d’Inde, de Syrie, d’Arabie ou de Chine.

Il faut que ça brille !

Les tops, les robes, les pantalons, les vestes en soie ou en satin étaient de tous les défilés et seront donc partout l’été prochain. Chez Roberto Cavalli, de grandes robes en soie couleur ivoire évoquent les fastes du glamour hollywoodien à l’âge d’or du cinéma. Dans la nouvelle collection de Bottega Veneta du jeune prodige Matthieu Blazy, le détail d’un foulard en soie accroché dans le dos donne du mouvement aux silhouettes. Chez Prada, les robes nuisettes sortent de la sphère de l’intime dans des dégradés de couleurs chaudes. Elles sont froissées, comme d’ailleurs chez Versace qui fait de sa longue nuisette noire en soie et dentelle sa robe de mariée punk.

Missoni, la maison connue pour la maille, ne manque pas l’appel de cette tendance. Son nouveau directeur artistique, Fabrizio Grazioli, s’est toutefois éloigné des motifs historiques et de la palette kaléidoscopique chers à la marque pour proposer une collection de robes en maille fine moulantes jaune, cyan et magenta. Chez Fendi comme chez Jil Sander, pas de motifs, mais la robe en tricot a des découpes sur le ventre ou à la taille. Chez Benetton elle se superpose de brassières. Chez Bottega Veneta, Matthieu Blazy utilise la technique du jacquard pour réaliser des robes aux motifs trompe-l’œil inspirant un été fruité et coloré, c’est aussi ce que certains créateurs nous promettent. Les motifs pommes, poires, cerises, en micro et macro proportions, dans de succulentes couleurs saturées ou des variantes glacées agrémentaient les pièces de prêt-à-porter casual de Benetton passée sous la houlette de son nouveau directeur artistique Andrea Incontri. Chez Roberto Cavalli, raisins, palmiers et ananas ponctuent les décolletés ou recouvrent des robes. Le maximalisme de Matty Bovan propose un grand collage de motifs de fruits, carreaux et autres variations psychédéliques.

Pour Moschino, l’inclassable Jeremy Scott pousse le délire encore plus loin avec une collection pop littéralement gonflée où les looks sont agrémentés de bouées, de dauphins et autres matelas pneumatiques.

AFP