La Fondation Liban Cinéma donne le coup d’envoi d’un fonds de soutien aux films libanais avec le soutien de l’Union européenne et clôture le programme de formation de producteurs à l’entrepreneuriat créatif réalisé en collaboration avec L’École supérieure des affaires (ESA) et l’accélérateur Smart ESA.

C’est en présence de l’ambassadeur de l’Union Européenne Mr. Ralph Tarraf, des directeurs de l’ESA et de Smart ESA, M. Maxence Duault et M. Selim Yasmine respectivement, que la fondation Liban Cinéma a clôturé, ce jeudi 3 novembre, le programme de formation de producteurs à l’entreprenariat créatif.

"La jeunesse est le moteur du changement et l’espoir de ce pays. Son départ est un désastre. Sans elle, il est impossible de reconstruire. La jeunesse doit continuer de rêver." C’est le message de Maya de Freige, présidente de la Fondation Liban Cinéma, qui a également exprimé dans son allocution "l’espoir que cette première édition ne soit pas la dernière, mais que se renouvelle un tel programme chaque année". Pour elle, il s’agit de former une génération de producteurs, les retenir au Liban, sauver les maisons de production en difficulté, dynamiser la production de films et créer des emplois.

La formation de quatre mois est supervisée par la productrice libanaise Myriam Sassine qui a souligné la nécessité du soutien des producteurs aux projets de films, vu qu’ils transforment les rêves en réalité: "Ils sont des entrepreneurs qui découvrent des talents, lancent des modèles, innovent en répondant aux besoins du marché. C’est en les accompagnant et en les aidant qu’on soutient toute la chaîne de l’industrie." Myriam Sassine a ainsi insisté sur l’importance de la collaboration entre la fondation Liban Cinéma et l’ESA, et plus particulièrement Smart ESA.

Le directeur général de l’ESA, Maxence Duault, a réaffirmé la volonté de l’ESA de continuer à aider l’art et la culture, alors que "face à la crise, les priorités aujourd’hui sont très souvent celles de la survie, de l’immédiaté, des comptes en banque, de l’énergie, de l’eau, de la santé et de l’éducation." Cela est certes important pour  l’ESA, inisite-t-il, mais aussi le fait d’accompagner l’avenir du pays: "Le Liban dans dix ans, quinze ans, vingt ans…" C’est à cette transformation positive que l’ESA veille également. Il est de la responsabilité de l’ESA de soutenir l’art et la culture, ajoute M. Duault, rappelant le fait que "rien n’aurait été possible sans l’Union européenne" qui soutient de tels projets.

L’accompagnement personnalisé des cinq participants sélectionnés a associé l’expertise des tuteurs de l’ESA à celle de mentors invités pour l’occasion, tels que la productrice française Gabrielle Dumon (Le Bureau Films), le vendeur international français Hedi Zardi (Lux Box) et l’avocate spécialisée en droits d’auteur Christel Salem. Cinq participants ont pitché leur projet devant un jury composé de Maya de Freige, Maroun Chammas, Joana Hadjithomas, Gabriel Chamoun et Sandra Abboud. Les cinq producteurs ont reçu un certificat de l’ESA et de la fondation Liban Cinéma.

Le jury a par ailleurs décerné deux prix d’un montant de 5.000 euros chacun: le premier est offert par l’Union européenne à Nicolas Khabbaz pour contribuer au développement de son film Don’t worry I’m not ok, et le second est octroyé par un des membres du jury, Maroun Chammas, au nom de tout le jury à Rosy Hajj pour son projet A Road to Damascus.

Joana Hadjithomas a pris la parole pour décerner les prix et a insisté sur l’importance des films en premier lieu et de ce qu’ils créent dans l’imaginaire de l’audience, de ce qu’ils représentent de nous, bien avant les chiffres et le retour sur investissment, vu que sans la valeur du film en tant que telle, rien ne sera possible par la suite.

Le prix Berlin Artist-In-Residency (Berlin AIR) a été décerné à Gaby Zarazir pour développer son projet Trip to Jerusalem. Ce prix consiste en une résidence d’artiste d’une durée de trois mois à Berlin et est offert par Medienboard Berlin- Brandenburg.

Maya de Freige a également donné le coup d’envoi au second volet de cette initiative qui vise à dynamiser la production cinématographique libanaise. Puis la productrice et distributrice Jessica Khoury, superviseuse du Lebanese Film Fund, a pris la parole pour présenter ce fonds de soutien dédié aux longs métrages libanais et financé par l’Union européenne, destiné à donner une impulsion aux films sélectionnés afin d’en accélérer l’exécution.

L’appel à candidature sera ouvert du 3 au 30 novembre 2022. Les projets sélectionnés seront informés en janvier 2023 des détails de la dotation financière qui varie entre 5.000 euros et 20.000 euros par projet.

Les films éligibles devront être en phase de production ou de postproduction.

Cliquez ici pour consulter les critères d’éligibilité et les détails de la sélection des projets au Lebanese Film Fund.

Marie-Christine Tayah
Instagram: @mariechristine.tayah