Après avoir fait ses débuts dans le Festival Off d’Avignon, Madame Ming, adaptée du roman d’Éric-Emmanuel Schmitt, Les dix enfants que Madame Ming n’a jamais eus, revient sur les planches, à Paris, au Théâtre Rive Gauche. Cette fable philosophique est mise en scène par Xavier Lemaire. Maximes philosophiques et humour se côtoient dans une représentation mêlant l’art de la narration, l’habileté des marionnettes et la magie du violon: "la juste mesure".

L’histoire est celle d’un homme d’affaires, incarné par Benjamin Egner, travaillant en Chine, qui rencontre, à l’occasion de pauses dans ses négociations, une dame-pipi nommée Madame Ming, incarnée par Isabelle Andréani, au sous-sol du Grand Hôtel de Yunaï. Cette dame va lui révéler qu’elle a eu dix enfants. Mensonge ou réalité dans un pays qui n’autorise qu’un enfant unique? Le récit de la vie des dix enfants de Mme Ming sera pour l’homme d’affaires l’occasion d’une exploration intime de sa vie personnelle et de son rapport à la Chine et à la pensée de Confucius…

À l’écouter, on le sent transporté dans un univers "entre rêve et réalité" où il est lui-même confronté à sa propre vie, à ses propres relations, aux questionnements autour de la vérité: "La vérité, c’est juste le mensonge qui nous plaît le plus." Cette dame-pipi porte en elle tout le bonheur de l’univers, met de la joie dans ses tâches quotidiennes et offre à quiconque l’aborde une lumière qui émerveille même les plus blasés.

Dans cette évasion scénique, l’humanisme de Schmitt est au rendez-vous. Le public est attendri par les personnages, émerveillé devant le jeu des acteurs qui le transporte au-delà du texte et lui transmet des pensées philosophiques baignées d’humour, dans la simplicité des choses de la vie. Madame Ming se révèle plus philosophe que les savants.

"On peut feindre d’avoir des sentiments, mais on ne peut pas prétendre avoir des idées."

Petit à petit, surgissent des marionnettes à taille humaine incarnant les enfants de Madame Ming. Vifs, créatifs, espiègles, drôles et tellement attachants. Fictifs ou réels? Les marionnettes sont là, magistralement maniées par Pascale Blaison, pour nous dire que tout ne tient qu’à un fil.  Que tout balance entre vérité et illusion, légèreté et émotion… sur les airs du violon de la musicienne, compositrice et actrice Elsa Moatti.

Les acteurs incarnent leurs rôles en toute authenticité, dans une mise en scène aussi sobre qu’inventive. Ils lancent au public de la philosophie sans prétention, de l’humour sans sarcasme, et sont fidèles à la justesse du texte de Schmitt.

"La vérité m’a toujours fait regretter l’incertitude." E.-E. Schmitt

Marie-Christine Tayah

Instagram : @mariechristine.tayah

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