C’est l’année ou j’ai posé mon premier regard sur toi. Éblouissante, ensorcelante, satanée, tu m’as pris vaincu dans tes bras. Belle. Incroyablement belle. Farouche amante. Ton corps intangible de femme enfant, ton corps aux entrailles chaudes comme le doux soleil du printemps.

Gourmand, je me suis nourri de ton amour démesuré. Je me suis délecté de tes offrandes comme un amant gratifié. Quelles qu’aient été les circonstances et peu importe les blessures profondes que la vie n’a cessé de t’infliger, ou les rides que les hommes qui t’ont connue ont creusées sur tes flancs, tu exhibes avec gloire et résilience tes cicatrices sur ta peau exquise. Sans honte et sans regret! Et j’ai découvert en toi l’univers entier.

Tu m’as fait voler vers un ciel secret que ton amour sans faille m’a fait découvrir. Et tu as illuminé ma vie d’une fresque en couleurs, qui n’existent que pour nous. Et la lune de mon cœur s’est embrassée d’un éclat de bleu. J’ai vécu dans la démence en voulant connaître le bonheur, frappant à toutes les portes et ne sachant pas que toi seule détenais la clé de ma félicité ultime!

Aujourd’hui avec toi, je me délie de tout, je me lie à toi, à nous. Je me soumets à ce sentiment vif qui m’anime. J’ôte voiles et masques, je me mets à nu sans honte, sans retenue. Je rejette ma religion: mon temple est désormais ce Nous; ma prière, notre joie. J’efface mon passé, lourd et léger, pour nous laisser toute la place et refaire ma mémoire. J’oublie mon prénom, je suis les surnoms d’amour que tu fredonnes à chaque baiser. Je me redéfinis. Je ne suis plus l’Homme que je croyais être, mais le dieu de l’amour qui s’est révélé à la lumière de notre communion. Je m’abandonne naturellement à cette aura divine qui m’éblouit. Je chante notre euphorie, je fourvoie la tristesse et j’honore la vie. Je dégoûte la mort, je casse les règles morales, j’édicte une loi éthique qui ne connaît ni tabous, ni condamnations, ni privations. Je me désengage de mes devoirs, je m’engage dans la responsabilité de nous construire, je me désoriente de mon moi et m’oriente vers toi pour recouvrer et ton soi et le mien. J’arrête le temps pour me fixer dans notre éternité.

Mais la plus belle année de ma vie, sera toujours la prochaine!

Ma Beyrouth, je te vénère!